Attentats de Grand-Bassam : Les dégâts auraient pu être limités

0
Les forces de sécurité en direction de Grand Bassam à Abidjan, le 13 mars 2016. © REUTERS/Joe Penney

En s’attaquant  le dimanche 13  mars dernier à la Côte d’Ivoire pour perpétrer  des attentats meurtriers dans la station balnéaire de Grand-Bassam, à une quarantaine de kilomètres d’Abidjan, le groupe terroriste Al Mourabitoune  d’AQMI démontre hélas, que le terrorisme international est non seulement bien vivant mais aussi qu’il  est toujours  capable  de réaliser le chaos promis. C’est-à-dire frapper les symboles français et occidentaux de l’ensemble des pays au sud du Sahara, notamment en Afrique occidentale, afin  d’amplifier l’insécurité et empêcher l’économie, en l’occurrence touristique, de prospérer.

Ainsi  avec ces attentats  sur les plages et Hôtels  de Grand-Bassam,  le Sénégal potentiellement menacé  s’affiche  comme l’un des rares pays de l’Afrique de l’Ouest à ne pas encore connaître la foudre du  terrorisme international. Or, nombreux  sont les spécialistes  du terrorisme international,  comme Mathieu Guidère,  qui promettent  que ce pays ne tardera pas à recevoir sa part de barbarie terroriste. Un phénomène dont pourtant on peut amoindrir l’ampleur.  Parce qu’à défaut de pouvoir  déjouer les attentats terroristes, les pays ciblés ont au moins les moyens de réduire considérablement  les dégâts qu’ils causent.

Cela est d’autant évident qu’avec  la spirale d’attentats lâches et odieux de Tunis, Paris, Bamako et Ouagadougou, les premiers auraient pu servir  d’enseignements pour prévenir  les  suivants. Ce qui aurait permis  aux  pays potentiellement  ciblés de renforcer  leurs  renseignements et de procéder au déploiement  en promiscuité des agents de sécurité dans les lieux publics. Toutes  choses  qui auraient permis de riposter instantanément en cas d’attentat terroriste, à l’effet de  minimiser  le nombre de victimes. Or  malheureusement par la lenteur de la riposte, tout laisse croire que les autorités sécuritaires des pays ciblés n’arrivent pas encore à  comprendre  que  la  mesure de la prévention demeure  le meilleur remède contre le terrorisme international.

Si les lieux de spectacle, les restaurants, les marchés, les lieux de culte étaient dotés  d’unités spéciales d’intervention rapide,  composées d’agents conséquemment armés  et dissimulés dans la foule, les autorités politiques et sécuritaires auraient fait l’économie  de se satisfaire  d’une intervention de leurs forces de sécurité  avec une performance médiocre de quarante cinq (45)  minutes après les attaques. Puisque  c’est malheureusement  devenu leur rhétorique chaque fois que des actes terroristes ont lieu. Alors que  même  en intervenant cinq minutes après un attentat, les terroristes ont largement le temps de commettre d’énormes dégâts. D’autant plus que l’on est en face de  gens, prêts à mourir et   qui veulent faire le plus de victimes possibles.  Car, ils  n’agissent jamais en sauvegardant leur propre vie. Ils sont considérés comme des cadavres qui luttent contre des vivants.

En somme, ces attentats sanglants et meurtriers perpétrés  en Côte d’Ivoire,  qui n’ont pourtant pas   surpris les autorités ivoiriennes, parce qu’elles étaient alertées  par les renseignements et avaient même  mis sur place une brigade antiterroriste dans les rues d’Abidjan, auraient pu faire moins de victimes si ces mêmes autorités  sécuritaires  avaient aussi mis toutes les localités sur le même degré  de menace terroriste.  Une  logique qui aurait mis  la station balnéaire de Grand-Bassam  à un  degré  de  cible de première importance de  menaces terroristes. C’est en  ne l’ayant pas fait que l’on a forcément connu un bilan si élevé.

 Gaoussou M. Traoré

Commentaires via Facebook :