En s’attaquant le dimanche 13 mars dernier à la Côte d’Ivoire pour perpétrer des attentats meurtriers dans la station balnéaire de Grand-Bassam, à une quarantaine de kilomètres d’Abidjan, le groupe terroriste Al Mourabitoune d’AQMI démontre hélas, que le terrorisme international est non seulement bien vivant mais aussi qu’il est toujours capable de réaliser le chaos promis. C’est-à-dire frapper les symboles français et occidentaux de l’ensemble des pays au sud du Sahara, notamment en Afrique occidentale, afin d’amplifier l’insécurité et empêcher l’économie, en l’occurrence touristique, de prospérer.
Ainsi avec ces attentats sur les plages et Hôtels de Grand-Bassam, le Sénégal potentiellement menacé s’affiche comme l’un des rares pays de l’Afrique de l’Ouest à ne pas encore connaître la foudre du terrorisme international. Or, nombreux sont les spécialistes du terrorisme international, comme Mathieu Guidère, qui promettent que ce pays ne tardera pas à recevoir sa part de barbarie terroriste. Un phénomène dont pourtant on peut amoindrir l’ampleur. Parce qu’à défaut de pouvoir déjouer les attentats terroristes, les pays ciblés ont au moins les moyens de réduire considérablement les dégâts qu’ils causent.
Cela est d’autant évident qu’avec la spirale d’attentats lâches et odieux de Tunis, Paris, Bamako et Ouagadougou, les premiers auraient pu servir d’enseignements pour prévenir les suivants. Ce qui aurait permis aux pays potentiellement ciblés de renforcer leurs renseignements et de procéder au déploiement en promiscuité des agents de sécurité dans les lieux publics. Toutes choses qui auraient permis de riposter instantanément en cas d’attentat terroriste, à l’effet de minimiser le nombre de victimes. Or malheureusement par la lenteur de la riposte, tout laisse croire que les autorités sécuritaires des pays ciblés n’arrivent pas encore à comprendre que la mesure de la prévention demeure le meilleur remède contre le terrorisme international.
Si les lieux de spectacle, les restaurants, les marchés, les lieux de culte étaient dotés d’unités spéciales d’intervention rapide, composées d’agents conséquemment armés et dissimulés dans la foule, les autorités politiques et sécuritaires auraient fait l’économie de se satisfaire d’une intervention de leurs forces de sécurité avec une performance médiocre de quarante cinq (45) minutes après les attaques. Puisque c’est malheureusement devenu leur rhétorique chaque fois que des actes terroristes ont lieu. Alors que même en intervenant cinq minutes après un attentat, les terroristes ont largement le temps de commettre d’énormes dégâts. D’autant plus que l’on est en face de gens, prêts à mourir et qui veulent faire le plus de victimes possibles. Car, ils n’agissent jamais en sauvegardant leur propre vie. Ils sont considérés comme des cadavres qui luttent contre des vivants.
En somme, ces attentats sanglants et meurtriers perpétrés en Côte d’Ivoire, qui n’ont pourtant pas surpris les autorités ivoiriennes, parce qu’elles étaient alertées par les renseignements et avaient même mis sur place une brigade antiterroriste dans les rues d’Abidjan, auraient pu faire moins de victimes si ces mêmes autorités sécuritaires avaient aussi mis toutes les localités sur le même degré de menace terroriste. Une logique qui aurait mis la station balnéaire de Grand-Bassam à un degré de cible de première importance de menaces terroristes. C’est en ne l’ayant pas fait que l’on a forcément connu un bilan si élevé.
Gaoussou M. Traoré