Attaque jihadiste au Burkina: le pays en deuil, messages de solidarité

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L’attaque jihadiste qui a fait 42 morts dans le nord du Burkina Faso, la pire dans le pays depuis cinq ans, a plongé une nation dans le deuil à Noël, et suscité des messages de solidarité, entre autres du pape François et de l’ONU.

Trente-cinq civils, dont 31 femmes, et sept militaires (quatre soldats et trois gendarmes) ont été tués dans cette attaque armée non revendiquée, menée mardi à Arbinda, près de la frontière malienne, qui a visé à la fois le détachement militaire et la population civile.

Mercredi soir, des sources sécuritaires ont rapporté à l’AFP qu’une nouvelle attaque s’était produite dans la même région, à une soixantaine de kilomètres, une embuscade dans laquelle “une dizaine de militaires” ont péri.

“Une patrouille du détachement militaire de Namssiguia a été attaquée dans la nuit de mardi à mercredi” et “une dizaine de militaires ont été tués dans cette embuscade qui a eu lieu à Hallalé”, localité située près de Tongomael, dans la province du Soum, selon une source sécuritaire.

A Arbinda mardi, la riposte militaire avait permis de tuer “80 terroristes”, selon l’état-major des armées burkinabè, et de saisir aux jihadistes en fuite “une centaine de motos, de l’armement et des munitions en grande quantité”.

Cette attaque avait été menée “aux environs de six heures du matin par plus de 200 individus lourdement armés, à bord de pick-up et de motocyclettes. Les échanges de tirs ont été vraiment intenses et ont duré près de trois heures. C’est le soutien aérien qui a permis de repousser l’attaque”, a expliqué à l’AFP une source sécuritaire.

“Pendant que le détachement (militaire) essuyait des tirs nourris, un autre groupe d’individus armés s’en est pris aux populations civiles, majoritairement des femmes, dont des personnes déplacées qui avaient trouvé refuge à Arbinda”, a précisé une autre source sécuritaire.

La commune rurale d’Arbinda, située à 90 km de Djibo, chef-lieu de la province du Soum, et sa région ont régulièrement été frappées cette année par des attaques jihadistes, visant aussi bien les civils que les forces de l’ordre.

Début avril, 62 personnes avaient été tuées en trois jours lors d’attaques jihadistes suivies d’affrontements intercommunautaires dans la commune.

Le président burkinabè Roch Kaboré en personne, à qui a souvent été reproché son manque de poigne face aux groupes jihadistes qui multiplient les actions violentes, avait annoncé mardi soir sur Twitter le macabre bilan de cette “attaque barbare”.

Six civils et une vingtaine de soldats ont été blessés, a précisé le ministre de la communication Remis Dandjinou.

Le président Kaboré a décrété 48 heures de deuil national, mercredi et jeudi, en hommage aux victimes de l’attaque, la pire qu’a connue le Burkina depuis le début des violences jihadistes il y a cinq ans.

Ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest est confronté à une multiplication des attaques jihadistes, comme ses voisins sahéliens le Mali et le Niger, et ne parvient pas à enrayer la spirale de violences.

Début novembre, 40 employés d’une société minière avaient été massacrés lors de l’attaque de leur convoi dans l’Est du pays.

“Villes martyres”

Le Burkina a reçu mercredi plusieurs messages de soutien, dont celui du Pape.

François a dénoncé dans son traditionnel message de Noël les agissements “des groupes extrémistes sur le continent africain, surtout au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Nigeria”.

Le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres “condamne fermement l’attaque perpétrée le 24 décembre par des individus armés non identifiés à Arbinda” et “transmet la solidarité des Nations Unies au peuple burkinabé”, a-t-il indiqué dans un communiqué.

“Inates au Niger hier, Arbinda au Burkina Faso aujourd’hui… Villes martyres, victimes d’un terrorisme rampant qui nous menace tous. L’Union européenne est aux côtés de l’Afrique dans son combat contre le terrorisme”, a tweeté le président du Conseil européen Charles Michel.

Le président du Niger Mahamadou Issoufou, dont le pays vient de subir une terrible attaque de jihadistes à Inates (71 soldats tués), a fait part sur Twitter de sa “solidarité” et présenté ses condoléances.

Depuis 2015, les attaques jihadistes au Burkina ont fait près de 750 morts, selon un décompte de l’AFP, et environ 560.000 déplacés et réfugiés, d’après l’ONU.

Le Nord et l’Est du pays sont particulièrement touchés. Ouagadougou, la capitale, a été frappée à trois reprises.

Ces attaques sont rarement revendiquées mais attribuées à des groupes armés jihadistes, certains affiliés à Al-Qaïda et d’autres au groupe État islamique.

Les forces de l’ordre burkinabè, qui paient un lourd tribut, sont sous-équipées et mal entraînées. Elles ont cependant revendiqué une série de succès depuis deux mois, affirmant avoir tué une centaine de jihadistes au cours de plusieurs opérations.

Cinq Etats sahéliens (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) qui tentent depuis 2015 de mettre sur pied une force militaire conjointe de 5.000 soldats, ont appelé mi-décembre la communauté internationale à les soutenir davantage.

Et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a adopté le 21 décembre un “plan d’action” d’un milliard de dollars sur cinq ans pour lutter contre le terrorisme, aux contours cependant flous.

Malgré la présence de forces françaises (4.500 soldats de l’opération Barkhane), de l’ONU (Minusma au Mali, 13.000 hommes), ainsi que de forces américaines, les pays sahéliens subissent des attaques jihadistes de plus en plus fréquentes et meurtrières, depuis les premières violences dans le nord du Mali en 2012.

La France a convié les cinq Etats sahéliens à un sommet en janvier pour “redéfinir plus clairement les objectifs militaires, politiques et de développement” de la lutte commune contre les groupes jihadistes, selon le président Emmanuel Macron, qui estime ambiguë l’attitude des présidents burkinabé et malien au sujet de la présence des soldats français, critiquée par une partie de l’opinion publique de ces deux pays.

26/12/2019 01:07:27 –          Ouagadougou (AFP) –          © 2019 AFP

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5 COMMENTAIRES

  1. Tous se que je vœu de banir la vie le coutume arabe se nous oublions leur religion islam est christianisme doit finir se nous.

  2. though this condition deal with murder or be murdered condition it is good to know a capable response was shown by military of Mali. Under present condition of war against bold plus capable terrorists throughout Ubuntu Sahel we best make effort to fortify all installations. Moreover we should combine installations to improve citizens ability to give security to themselves. On previous occasions it was put forth that airplanes carrying gatling guns should be put to use where possible plus that we resume seek plus destroy missions with intent of denying terrorists comfort or/plus safety. Seek plus destroy missions must be coordinated throughout Ubuntu sahel so that they may be perpetual plus effectively deny terrorists comfort or/plus safety. As we see failure to initiate this alternative is far more deadly to us as oppose to perpetually carry out throughout Ubuntu Sahel Seek plus Destroy missions. I did not by writing respond to my position on terrorists use of motorcycles. I have on numerous occasions suggested trenches be built around settlements or posts to prevent entry from all angles by motor vehicles. In addition “stop sticks” would be effective against motorcycles. Three rows wooden boards with Six inch nails imbedded into ground surely would cause motorcycles to go flat. Motorcycles do not ride well on flat tires. It is clear much of terrorists focus is to cause disarray by targeting our most vulnerable in hope we will alter a capable defense that give us offensive position. We have no alternative but to develop plus position our women plus children in safest position of our defense facilitating our women plus children ability to make it to that safe position while we are under attack. this have to be included in defense plan. This have to be done. There is no alternative.
    Henry Author Price Jr. aka Kankan

  3. Maintenant nous attendons les larmes chaudes de Boua IBK, c’est tout ce qui reste apres les twits, les message de soutien, nous attendons tres procahinement les larmes de solidarite de Boua IBK. Quand le Quartier General du G5 a ete demoli a Sevare, moi j’ai perdu beaucoup d’espoir et la souffance continue

    • C’est MI$$ NORMANDI€ qui risque de remporter…
      C’est une folie (tout comme avoir continué à faire des ¢€R€MONI€$ au Puy du Trou … )

  4. RIEN N’EST AMBIGU POUR NOS CHEFS D’ETAT C’EST AU CONTRAIRE LA FRANCE QUI N’EST PAS CLAIRE ET NOS BRAVES POPULATIONS ONT COMPRIS CETTE COMPLICITÉ FRANÇAISES PYROMANE ET POMPIER.

    BRAVO ENCORE AUX FORCES DE SÉCURITÉ BURKINABÉ QUI ONT NEUTRALISE 80 TERRORISTES C’EST UN EXPLOIT AUCUN PAYS N’A ENCORE FAIT CET EXPLOIT.MAIS LES MEDIAS EUROPEENS N’EN PARLE PAS SUFFISAMMENT.
    NOUS SOMMES CAPABLES DE NOUS BATTRE CONTRE TOUS LES ENNEMIS.BRAVO A NOS FORCES DE DÉFENSES DU SAHEL.

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