Attaque islamiste à Ben Guerdane en Tunisie, au moins 50 morts

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AFP/AFP/Archives - Des soldats tunisiens surveillent les lieux où s'est tenu un assaut, le 3 mars 2016 dans la ville de Ben Guerdane, une région du sud-est de la Tunisie proche de la frontière libyenne

TUNIS (Reuters) – Un commando d’islamistes armés a attaqué tôt lundi des casernes de police et de l’armée à Ben Guerdane, ville du sud-est de la Tunisie proche de la frontière libyenne, où les fusillades ont fait au moins 50 morts selon un nouveau bilan du ministère de l’Intérieur.

Trente-trois assaillants ont été tués, de même que dix membres des forces de sécurité et sept civils, précise le ministère.

A la suite de cette attaque, les autorités ont imposé dans la ville un couvre-feu nocturne, qui sera en vigueur de 19h00 à 05h00 locales, a annoncé le ministère de l’Intérieur.

“J’ai vu un grand nombre d’activistes à l’aube, qui couraient avec leurs kalachnikovs”, a dit à Reuters un habitant, Hussein, par téléphone. “Ils disaient qu’ils étaient de l’Etat islamique (EI) et qu’ils venaient attaquer l’armée et la police”, a-t-il expliqué.

Le ministère de l’Intérieur a invité les habitants à rester chez eux tandis que les fusillades se poursuivaient dans le centre de Ben Guerdane, ville d’environ 60.000 habitants à une trentaine de kilomètres de la frontière libyenne.

En outre, rapporte l’agence de presse tunisienne TAP, les autorités ont bouclé la station balnéaire de Djerba, non loin de là, et fermé deux postes-frontières avec la Libye.

“C’est une attaque sans précédent et très bien organisée”, a déclaré à la radio le président Béji Caïd Essebsi. “Mais la population du Sud peut avoir confiance dans l’armée et la police qui triompheront de cette barbarie qui vient de l’autre côté de la frontière.”

Des islamistes entraînés en Libye ont mené plusieurs attaques d’envergure en Tunisie l’année dernière, dont l’attentat contre le musée du Bardo, à Tunis, et dans la station balnéaire de Sousse.

Face à la menace, le gouvernement de Tunis a accru les mesures de sécurité à la frontière pour tenter de les empêcher de la franchir. Une tranchée a ainsi été creusée le long de sa frontière et des conseillers militaires occidentaux ont entrepris de former les unités de garde-frontières tunisiens.

“Si l’armée n’avait pas été prête, les terroristes auraient pu hisser leur drapeau à Ben Guerdane et auraient remporté une victoire symbolique”, a dit Abdelhamid Jelassi, vice-président du parti islamiste Ennahda, qui fait partie de la coalition au pouvoir à Tunis.

Plus de 3.000 Tunisiens sont partis combattre dans les rangs du groupe Etat islamique (EI) et au sein d’autres organisations djihadistes en Syrie et en Irak. Les responsables des services de sécurité tunisiens parlent de plus en plus de retours de ces djihadistes, qui rejoignent des groupes islamistes en Libye et franchissent clandestinement la frontière tunisienne.

A Paris, le ministère français des Affaires étrangères a estimé que cette nouvelle attaque menée “par des terroristes venant du territoire libyen” renforçait “l’urgence d’une solution politique en Libye”.

(Tarek Amara avec Simon Carraud à Paris; Eric Faye, Henri-Pierre André et Nicolas Delame pour le service français)

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1 commentaire

  1. Des groupes venus de Libye? Heureusement que la Tunisie a clôturé ses frontières avec ce pays. Depuis le temps qu’on leur dise que construire un mur en sable serait la solution

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