« Je m’appelle M. Bello. S’il vous plaît, prévenez mon ami, M. Delalande, que je suis là. Que je suis en vie ». Etendu à terre dans l’un des couloirs de l’hôpital Yalgado, le cinquantenaire peine à respirer. Autour de lui, une dizaine d’autres blessés attendent d’être soignés. Dans la nuit de vendredi 15 janvier, le silence pesant et le carrelage rouge tacheté de l’hôpital témoignent de la gravité de l’événement qui, quelques heures plus tôt, a frappé le centre-ville de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.
Un attentat terroriste perpétré par plusieurs assaillants qui n’ont pas hésité àtirer, au hasard, sur les clients du bar restaurant Cappuccino. Un café fréquenté par la communauté internationale et situé le long de l’une des artères principales de la capitale, l’avenue Kwame N’Krumah.
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« C’étaient des enfants »
Jérémie Bangou, légèrement blessé à la main droite, à l’entrée de l’hôpital Yalgado, explique calmement : « C’était des enfants. J’ai eu l’impression que leurs tirs les faisaient reculer, tant leurs armes paraissaient lourdes pour eux. » En ce vendredi soir, le Burkinabé de 28 ans était en rendez-vous d’affaires au Cappuccino, accompagné de son ami Roland Kassoumina.
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Selon les deux hommes, c’est vers 19 h 30 que trois hommes armés au visage découvert se seraient introduits dans le Cappuccino pour tirer sur la clientèle. « Ils sont entrés et ont tiré à bout portant sur les hommes couchés à terre », précise Roland Kassoumina, lui aussi légèrement blessé à la main droite.
Entre feu et tirs
Pendant près de quarante-cinq minutes, la clientèle, très nombreuse selon les deux témoins, restera à terre. Après avoir tiré, les terroristes auraient jeté des gaz et mis le feu à l’établissement.
« Nous n’arrivions plus à respirer. Le plafond commençait à descendre doucement et le feu à nous brûler donc certaines personnes ont commencé à s’échapper. A la sortie, les terroristes les ont abattus »,affirme Jérémie Bangou en baissant le regard vers sa main, encore ensanglantée. « Il y avait tellement de blessés et de morts… On a dû les enjamber pour sortir de là », ajoute Roland Kassoumina.
C’est en brisant une vitre que les deux amis ont réussi à s’échapper. Comme plusieurs autres blessés, ils ont été se cacher derrière des groupes électrogènes, à quelques rues du Cappuccino.
Pendant ce temps, les coups de feu continuaient à retentir sur l’avenue Kwame N’Krumah. « Des terroristes brûlent des véhicules autour de l’hôtel Splendid, juste en face du Cappuccino. Trois hommes encagoulés sont entrés dans l’établissement, une prise d’otage est en cours », lance à la va-vite Jonas Bazié, un journaliste témoin des événements.
Il est près de 20 heures et l’hôtel, lui aussi très prisé des étrangers, est plein. Une centaine de personnes, des clients mais aussi des invités, venus assister à une réception organisée par l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna), sont retranchés dans l’établissement. Parmi eux, le ministre de la fonction publique, Clément Sawadogo.
Prise d’otage à l’hôtel Splendid et second assaut à l’hôtel Yibi
Sur l’avenue, l’unité spéciale de la gendarmerie burkinabée se met en place et coordonne les opérations depuis un QG installé en urgence à proximité des lieux. L’assaut est finalement donné vers 2 heures du matin. Deux heures et demie plus tard, un ministre annonce que 30 otages dont le ministre Clément Sawadogo ont pu sortir « sains et saufs » de l’hôtel et que 33 blessés ont pu être évacués.
Les autres otages sont restés retranchés dans l’établissement jusqu’à 6 h 30, heure à laquelle l’assaut a pris fin, selon une source sécuritaire. « C’est horrible, les gens étaient couchés et il y avait du sang partout. Ils tiraient sur les gens à bout portant, a expliqué à l’AFP Yannick Sawadogo, un des rescapés de l’hôtel. On les entendait parler et ils marchaient autour des gens et tiraient encore sur des personnes qui n’étaient pas mortes. Et quand ils sont sortis, ils ont mis le feu. »
Lors de cet assaut, les forces spéciales burkinabées, appuyées par des Américains et des Français, auraient abattu trois terroristes, toujours selon une source sécuritaire. Mais deux ou trois autres assaillants courraient toujours. Probablement retranchés à quelques mètres du Splendid, à l’intérieur de l’hôtel Yibi. Un second assaut aurait ainsi été lancé vers 7 h 30 samedi matin pour déloger les assaillants.
Au moins 10 morts et 23 blessés
« Nous avons fait tout notre possible pour éviter un attentat. Cela fait des semaines que nous sommes aux aguets, mais le mal a quand même frappé. On ne peut rien contre ces gens-là », affirme un policier sous couvert d’anonymat, posté avec d’autres hommes devant l’hôpital Yalgado.
Autour des portes des CHU, une vingtaine de personnes ont passé la nuit à attendre. L’œil hagard, attendant qu’un proche passe au bloc ou à la recherche d’un membre de leur famille. Dans la nuit et dans la matinée, la sirène des ambulances et des camions de pompiers ont rompu le silence mortifère de l’hôpital.
« Ils n’ont pas fait de quartiers. Nous sommes inquiets quand au nombre de blessés qui vont encore arriver. Nous avons pris des dispositions pour renforcer les effectifs à la morgue », confie Robert Sangaré, le président-directeur-général du CHU, au milieu de la nuit.
Autour de lui, le ministre de la santé, de la sécurité ainsi que les chefs d’état-major de la police et de la gendarmerie sont restés silencieux. Selon le directeur de l’hôpital Yalgado, à 6 heures du matin, ses services avaient pris en charge 23 blessés. Vers 9 h 30, le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, s’est rendu sur les lieux des attaques.
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JE CROIS QU’IL EST TEMPS POUR L’AFRIQUE DE FAIRE UN BLOC COMMUN ET DE VOIR ENSEMBLE LES CONTOURS D’UNE SÉCURITÉ COMMUNE PROPRE A NOUS.
Il faut savoir que ces criminels la n’ont rien a voir avec l’islam.Ils ont tue plus de musulmans que n’importe quelle religion.
Tout ça au nom de l’islam!
Qui pourra après ce crime croire que l’islam est une réligion de paix et de tolérence?
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