ATT et la situation en Libye : «Ce que nous avons dit à Kadhafi»

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Dans une interview exclusive accordée à notre confrère sénégalais «Le Quotidien», le président de la République Amadou Toumani Touré s’est prononcé sur la situation de crise qui perdure en Libye. Il a notamment mis un accent sur la feuille de route  de l’Union Africaine qui a été proposée à Kadhafi. Nous vous en livrons un extrait.

Nous avons dit à Kadhafi «que le monde a changé et il le sait, et que la Libye doit aller vers un processus de démocratisation. Nous lui avons dit qu’il faut qu’il y ait un cessez-le-feu, qu’il va falloir créer une négociation, qu’il faut qu’il  y ait une Chartre fondamentale pour pouvoir gérer cette période de transition  qui doit aboutir à la mise en  œuvre et à l’élaboration d’une Constitution. Et nous lui avons aussi dit que tout cela doit finir par une élection libre et transparente. Kadhafi nous a dit qu’il était d’accord et nous pensons que c’est la feuille de route qui a déjà été analysée au niveau de l’Union Africaine.

Nous n’avons pas mandat d’aller demander à Kadhafi de partir, non ! Mais nous pouvons quand même lui suggérer que ce processus, dont on a parlé et sur lequel il était d’accord, aurait pu se faire en marge de lui ; et nous pensons que cela aurait été beaucoup plus important. Cela aurait été beaucoup plus acceptable et moins humiliant que la forme classique de mettre la pression. C’est pour cette raison que nous sommes allés le voir pour le lui demander. Je pense que le problème libyen aujourd’hui ne peut pas se régler au plan militaire, j’en suis convaincu. Je pense également que la Libye ne peut rester sans démocratisation.

Mais, nous pensons qu’aujourd’hui la négociation entre les deux parties, avec l’accompagnement de l’Union Africaine et d’autres partenaires choisis et acceptés, pourrait permettre de mettre fin à cette situation extrêmement difficile dans laquelle nous sommes. Donc, nous pensons que notre que notre feuille de route n’a jamais été aussi valable que maintenant, parce qu’après quatre à cinq mois, on s’est rendu compte de la limite de certains types de moyens militaires. Il n’est pas encore tard pour voir comment faire en sorte que la feuille de route de l’Union Africaine qui a été acceptée par Kadhafi et sur laquelle la partie de Benghazi a des réserves, fasse l’objet d’un consensus…».

La Rédaction

 

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