Ce qui devait arriver arriva ! Hervé Gourdel, l’otage français en Algérie, a été décapité. Un crime odieux, d’une barbarie rare qui a lâché les vannes de la colère en Algérie et ailleurs. Partout ou presque, c’est la consternation, l’indignation. Même sur les réseaux sociaux, cette bulle où désormais tout se joue, un flot discontinu de commentaires d’incrédulité coule. « Accablement. Cela n’en finira donc jamais… Pensées à la famille d’Hervé Gourdel. Le peuple algérien n’a rien à voir avec ces monstres », a commenté sur twitter le journaliste et écrivain algérien Akram Belkaïd.
On sait que, malgré les consignes de sécurité données par son pays, ce ressortissant français s’est rendu dans une région montagneuse où le terrorisme est loin d’avoir été repoussé dans ses derniers retranchements. En allant dans cette région dangereuse, il a pris un risque incroyable. Et lorsqu’il a été pris en otage par le groupe des « Soldats du Khilafa » (Jund Al-Khilafa), tous ou presque savaient que les chances de le retrouver vivant étaient minces. L’Etat français ne s’était en effet pas montré disposé à satisfaire l’exigence que le groupe lui avait faite d’arrêter de participer aux frappes de la coalition dirigée par les Etats-Unis à l’encontre du Daesh.
On ne peut occulter que Hervé Gourdel a été pris en otage et exécuté dans un pays qui garde encore les douloureux souvenirs de la guerre sans merci qu’il a menée contre le terrorisme. Une période que les Algériens appellent « décennie noire », « années du terrorisme » ou « guerre civile ». L’Algérie était à feu et à sang. Un bilan absolument effarant en termes de perte en vies humaines. Le pays se dirigeait droit dans le naufrage. Pour mémoire, l’Algérie s’était embrasée après que l’armée eut annulé les législatives que le Front Islamique du Salut avait massivement gagnées. Les islamistes ne voulaient pas voir leur victoire leur échapper.
Cette période, aussi « lointaine » soit-elle, apporte la preuve que le niveau de sécurité et de tranquillité auquel est parvenu ce pays est relatif et fragile. Et, cela est aussi clair que le soleil se lève à l’Est, l’assassinat de Hervé Gourdel par les terroristes du Jund Al-Khalifa va porter un coup d’épée à l’image de l’Algérie qui n’a pas encore fini de panser les plaies ouvertes par le terrorisme. Il n’est pas question de dire ici que l’Etat algérien a une part de responsabilité. Non ! Hervé Gourdel vient tout simplement d’être ajouté à la longue liste des victimes d’une horde de barbares, de terro-bandits, devant la folie desquels le monde n’est plus qu’à deux doigts de céder. Des faussaires de la foi qui sèment la terreur, souillent l’image de l’Islam et des musulmans de par le monde.
Hervé Gourdel et les autres sont les victimes d’une horde de gens qui ne méritent rien d’autre que d’être considérés pour ce qu’ils sont, des assassins. De quoi renforcer le sentiment qu’aujourd’hui, le terrorisme est l’ennemi public numéro un.
Boubacar Sangaré