L’héritier du trône, Sultan ben Abdel Aziz, est mort samedi et le roi Abdallah, 87 ans, vient d’être opéré en Arabie saoudite, une puissance pétrolière située au cœur d’une région en pleine tourmente.
Selon des diplomates occidentaux, il souffrait d’un cancer du côlon. Il avait été admis à l’unité de soins intensifs de l’hôpital Presbyterian à New York peu après son arrivée aux Etats-Unis et se trouvait en état de mort clinique depuis plus d’un mois. Né en 1931 selon sa biographie officielle, mais plus âgé selon ses biographes, le prince Sultan s’était éloigné ces dernières années du centre du pouvoir en raison de ses absences à l’étranger entre traitements et convalescence. Il était à la tête du ministère de la Défense et de l’Aviation depuis 1963 et avait modernisé les forces saoudiennes, concluant d’importants contrats d’armements avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Son frère, Nayef ben Abdel Aziz, 78 ans, le puissant ministre de l’Intérieur et champion de la lutte contre Al-Qaïda, devrait être nommé rapidement prince héritier d’un royaume qui veut donner de lui une image de stabilité, selon des analystes.
Le choix d’un nouveau prince héritier doit être entériné par un Conseil restreint des Al-Saoud, la dynastie qui dirige l’Arabie saoudite depuis sa création en 1932, pour la première fois dans l’histoire du royaume. Ce Conseil a été créé à la suite d’une réforme des modalités de succession introduite en 2006 pour assurer une transition pacifique du pouvoir dans cette monarchie ultraconservatrice du Golfe. Son décès intervient alors que le roi Abdallah vient de subir à Ryad une nouvelle opération au dos. Il a quitté l’hôpital samedi mais doit continuer son traitement dans la clinique de son palais, selon le palais royal.