Après un deuxième “impeachment” historique, l’inconnue du procès de Donald Trump au Sénat

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La Chambre des représentants a voté mercredi la mise en accusation du président américain pour “incitation à l’insurrection” de ses partisans au Capitole le 6 janvier dernier. Il revient désormais au Sénat d’organiser un procès en destitution. Mais le calendrier et l’issue de la procédure restent incertains.

La balle est dans le camp du Sénat. Après un vote expéditif à la Chambre des représentants, le président américain a été frappé, mercredi 13 janvier, par un deuxième “impeachment”, une première historique, à une semaine de la fin de son mandat. Donald Trump a été inculpé pour “incitation à l’insurrection” lors de l’assaut de ses partisans au Capitole le 6 janvier. Son acte d’accusation doit désormais être transmis au Sénat à qui il revient d’organiser un procès.

À la suite de son premier “impeachment”, début 2020, dans l’affaire ukrainienne, le Sénat à majorité républicaine avait acquitté le président, qui avait ainsi échappé à une destitution. Cette fois, l’issue de la procédure est incertaine. Le patron actuel de la majorité sénatoriale, le républicain Mitch McConnell, a prévenu que le procès ne pourrait se tenir avant la fin du mandat de Donald Trump. Or après le 20 janvier, jour de l’investiture du nouveau président Joe Biden, la majorité changera de main au Sénat : les démocrates, qui ont remporté deux sénatoriales clés en Géorgie le 5 janvier, seront donc à la manœuvre.

Mitch McConnell laisse planer le suspense

Cela ne garantit cependant pas une condamnation du président républicain. En effet, il faut une majorité des deux tiers, soit 67 sénateurs, pour ce faire. Les démocrates auront donc besoin de la collaboration de 17 sénateurs républicains. C’est là que les choses se compliquent. Mercredi à la Chambre des représentants, seuls 10 élus républicains ont voté pour l'”impeachment” de Donald Trump.

Mitch McConnell lui-même est resté flou sur ses intentions. Après avoir laissé entendre dans la presse qu’il était favorable à la mise en accusation de Donald Trump, il a indiqué qu’il n’avait pas pris sa décision sur une éventuelle condamnation lors du procès. “J’ai l’intention d’écouter les arguments juridiques quand ils seront présentés au Sénat”, a-t-il écrit à ses collègues.

“Une procédure d’impeachment peut se poursuivre au-delà du mandat de la personne mise en accusation”

Une telle condamnation serait symbolique. En effet, Donald Trump aura déjà quitté la Maison Blanche et rien ne servira alors de le destituer. Cependant, les sénateurs pourraient procéder à un second vote visant à l’empêcher de se représenter pour un deuxième mandat. La condamnation doit-être être approuvée pour que ce second vote, à la majorité simple cette fois, puisse se tenir ? Les experts sont divisés.

Reste que pour le Parti républicain, en pleine crise à la suite de ses débâcles électorales et de l’attaque du Capitole, l’enjeu est de taille. Son avenir se fera-t-il avec ou sans Trump ? La base, elle, reste fidèle au milliardaire. Selon un sondage de CBS News, 85 % des électeurs républicains étaient contre l’impeachment de Donald Trump et estiment que le président sortant n’a rien fait pour mériter la destitution.

Le Parti républicain montre “les premiers signes marquants de l’ere post-Trump”

Donald Trump fait profil bas

En attendant, Donald Trump, qui craint des répercussions judiciaires une fois revenu à la vie civile, fait profil bas. Sans faire référence à son deuxième “impeachment”, il a appelé jeudi soir les Américains à “l’unité”. Sans admettre sa responsabilité dans les violences de la semaine dernière, il a pris ses distances avec les assaillants qui, selon lui, ne pouvaient pas être ses “véritables partisans”.

Joe Biden, de son côté, a salué la mise en accusation de Donald Trump tout en lançant un appel aux sénateurs : “J’espère que le Sénat trouvera une façon de gérer leurs responsabilités constitutionnelles concernant le procès en destitution, tout en conduisant les affaires urgentes de la nation”, a-t-il réclamé. Il aura en effet besoin de la chambre haute pour confirmer les membres de son cabinet, voter la relance de l’économie et poursuivre le plan de distribution de vaccins contre le Covid-19.

France24.com

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