François Hollande a débuté un marathon diplomatique qui l’a fait rencontrer lundi David Cameron. Si le Premier ministre britannique a affirmé soutenir “fermement” le président français, ce dernier devra se montrer autrement plus convaincant pour obtenir mardi l’aval de Barack Obama pour former la grande et unique coalition mondiale qu’il appelle de ses voeux, et ainsi reprendre la main dans la lutte contre Daesh en Irak et en Syrie.
La délicate question des troupes au sol
“Détruire Daesh n’est pas seulement un objectif réaliste, c’est une tâche que nous allons mener jusqu’au bout”, réaffirmait dimanche le président américain. “Les Etats-Unis ne reculeront pas”, promettait-il alors. Si le but poursuivi est semble être le même pour les deux pays, la manière d’y parvenir reste difficile à concilier.
De l’autre côté de l’Atlantique, on estime que les Etats-Unis sont à la tête de cette coalition internationale depuis août 2014, et Barack Obama ne compte pas changer de stratégie militaire. D’autant que son armée serait responsable de 90% des frappes contre Daesh. Le président américain a rappelé que les Etats-Unis n’enverraient pas de troupes au sol en Irak et en Syrie. Or ce week-end, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian estimait qu’une victoire contre Daesh passait “obligatoirement, (…), par une présence au sol”, mais a rejeté que cette présence soit française. Aucun pays ne semble prêt à envoyer des hommes sur le terrain.
Et pourtant, “il n’y aura pas de victoire militaire contre Daesh à court terme”, prévient le général de Villers, chef d’état-major des armées françaises, dans le JDD. Et d’ajouter “on ne détruit pas un ennemi par des bombardements aériens, mais au sol.”
“Alliés” avec la Russie
Pour François Hollande, son entretien avec son homologue américain sera aussi l’occasion de parler du rôle que peut jouer la Russie à leurs côtés. Il y a encore quelques semaines, c’est la rencontre – glaciale – entre Barack Obama et Vladimir Poutine, lors de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, qui marquait le rythme de la lutte contre Daesh avec comme point central de divergence: le maintien ou non de Bachar al-Assad en Syrie.
Depuis les attaques de Paris, le langage utilisé pour parler de la Russie a changé. La priorité en Syrie n’est plus le départ de Bachar al-Assad mais bien la lutte contre l’Etat islamique. Du côté de Moscou, le rapprochement est acté: Vladimir Poutine a demandé à ses navires de guerre d’entrer en “contact direct” avec le porte-avions français Charles-de-Gaulle, positionné au large de la Syrie, et de travailler avec l’armée française “comme avec des alliés”. Une entente cordiale qui pourrait prendre fin encore une fois au moment de parler du sort du président syrien.
BFMTV via msn.fr