Après la publication de la date de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire : Gbagbo craint-il un coup de force ?

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Le 07 Août dernier, lors des festivités du Cinquantenaire de son pays, au Palais présidentiel, Laurent Gbagbo lance un pic à son opposition en disant que  beaucoup d’hommes politiques visitent nuitamment les Camps militaires, pour inciter les chefs de la grande muette à fomenter un coup de force contre son régime. «  Un coup d’Etat n’est pas facile, dit-il, si je tombe, ils savent qu’ils tomberont aussi… », soutient-il.

 

 A la  communauté internationale et aux investisseurs étrangers, il martèle : « Il n’y aura rien en Côte d’Ivoire, il n’y aura rien….». Pourquoi le patron de la refondation se fait-il donc autant de soucis après avoir fixé la date de l’élection présidentielle au 31 Octobre 2010 ?

En effet, la Côte d’Ivoire a fêté ses cinquante années de souveraineté nationale et internationale dans la sobriété et le recueillement sur toute l’étendue du territoire le Samedi 07 Août 2010. L’événement tant attendu n’a finalement donné qu’à des fêtes éclatées à travers la capitale Administrative et Politique Yamoussoukro et la Capitale Economique Abidjan. Dans le fief de l’ex-Rébellion, Bouaké, une grande parade a eu lieu dans le Stade de la ville avec comme acteurs, les forces nouvelles et la société civile. Cela en présence de tous les chefs des Forces Armées des Forces Nouvelles. Seul manquait au tableau le charismatique chef du MPCI, Soro Guillaume qui a récemment passé la main au Ministre de la Justice Garde des Sceaux, Koné Mamadou, à la tête des ex- combattants, pour mieux s’occuper des échéances électorales de son pays.

Déjà la veille de l’anniversaire de l’Indépendance, la fête battait son plein dans le Sud. Notamment à Yamoussoukro où la cérémonie de clôture du grand Colloque organisé par le Comité National du Cinquantenaire sur l’avenir du pays dans les 50 années à venir, animé par d’éminents experts et chercheurs dans tous les domaines, mobilisait une grande foule dans la capitale politique, en  présence du Chef de l’Etat. Mais c’est véritablement le 07 Août,  au matin, que le grand défilé des forces Armées de Côte d’Ivoire et un détachement des éléments du Centre de Commandement Intégré, (FANCI-FAFN) aura lieu devant le gouvernement au complet, les chefs des institutions de la République, le Corps diplomatique et les forces vives de la Nation. Dans son intervention qui a clos la grande parade militaire et les cérémonies de décoration, le Président Gbagbo est monté au créneau pour fustiger le comportement des puissances étrangères qui, selon lui, continuent d’acheter le Café et le Cacao Ivoirien à un rythme effréné croyant que les élections prochaines donneront lieu à des empoignades. « Il n’y a rien et il n’y aura rien », dit-il. En répétant cette phrase plusieurs fois, l’homme d’Etat voulait rassurer les investisseurs et autres partenaires de la Côte d’Ivoire de la sérénité dont jouit son régime.

Cependant en allant en profondeur du discours du chef de l’exécutif Ivoirien, certains observateurs trouvent que le Pouvoir Gbagbo est loin d’être serein. Car selon certains, le FPI, parti au pouvoir est en réalité en perte de vitesse dans l’opinion publique ivoirienne, dégoûtée qu’elle est de la gestion approximative des affaires de l’Etat. Tandis que le coup de la vie devient de plus en plus cher, le pouvoir d’achat des populations baisse de façon drastique. Donnant ainsi à l’opinion, le sentiment d’indifférence que le pouvoir nourrit face à la souffrance du peuple.

C’est vrai que la date du premier tour de la présidentielle a été annoncée pour le 31 Octobre 2010. Mais le paysage politique reste aussi trouble du coté dela Cei (Commission Electorale Indépendante) que les eaux de la lagune Ebrié après une tornade. De sérieuses accusations pèsent sur certains représentants proches du pouvoir qui se rendraient coupables de radiations malveillantes de noms sur la liste électorale au profit du camp présidentiel.  Les leaders de l’opposition ne ratent aucune occasion pour fustiger la gabegie et le laisser aller dont la Refondation fait preuve dans la gestion de la chose publique. L’enrichissement illicite des proches du régime, selon eux, devient anecdotique.

Mettant à profit sa grande tournée dans le Nord du Pays, le Président du RDR, Alassane D. Ouattara, n’a pas cessé d’appeler les Ivoiriens à bouter le Président de la Refondation hors du fauteuil Présidentiel par la voie démocratique. Selon Monsieur Charles B. militant du PDCI, « cette atmosphère politique en Eburnie n’est pas faite pour ramener la sérénité au sein du Camp Présidentiel qui voit rouge partout. Gbagbo accuse toujours l’opposition parce qu’il n’est pas sûr de nous battre sur le terrain, sinon, croyez-moi, il se serait précipité pour aller aux élections depuis longtemps ». Il renchérie en disant : « il (Gbagbo) a l’armée, mais nous, on a le peuple… ».

De Gildas, Correspondant du Républicain à Abidjan

 

 

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