Les menaces mondiales et la multiplication des conflits aux conséquences humanitaires dévastatrices ont été les deux changements qualitatifs de l’année dernière qui ont aggravé la situation sécuritaire mondiale, a déclaré vendredi le chef de l’ONU lors de la conférence annuelle sur la politique de sécurité internationale, à Munich, en Allemagne.
Selon Antonio Guterres, les conflits deviennent de plus en plus interdépendants et de plus en plus liés à une nouvelle menace terroriste mondiale pour l’humanité tout entière. Il dira que pour la première fois depuis la fin de la guerre froide, le monde est confronté à la menace des armes nucléaires et des missiles à longue portée, posée par la République populaire démocratique de Corée (RPDC), qu’il appelle «un développement fait en totale contradiction avec la volonté de la communauté internationale et en violation flagrante de plusieurs résolutions du Conseil de sécurité».
António Guterres a déclaré qu’il était essentiel de maintenir des pressions significatives sur la Corée du Nord pour créer une opportunité d’engagement diplomatique sur la dénucléarisation pacifique de la péninsule coréenne dans un cadre régional. Selon lui, les deux parties prenantes clés liées à cette crise, à savoir les Etats-Unis et la Corée du Nord, doivent être capables de se réunir et d’avoir une discussion sérieuse sur ces questions.
Le deuxième changement concerne le Moyen-Orient au sens large, qui, selon lui, s’est transformé en un «nœud gordien», avec différentes lignes de fracture interconnectées qui ont créé un véritable bourbier.
Véritable gâchis au Moyen-Orient
Mettant en exergue le conflit israélo-palestinien et les guerres en Syrie, au Yémen et en Libye, entre autres, M. Guterres a déclaré : «Aujourd’hui, tout le Moyen-Orient est devenu un véritable gâchis». Le chef de l’ONU a mis en garde contre l’absence d’une vision commune dans la région et a déclaré que même si les intérêts sont contradictoires, les menaces que représentent ces conflits justifieraient certains efforts de rapprochement.
En ce qui concerne la cyber-sécurité, le Secrétaire général a appelé de ses vœux une discussion sérieuse sur le cadre juridique international dans lequel se déroulent les cyber-attaques. «Je peux garantir que les Nations Unies seront prêtes à être une plate-forme dans laquelle différents acteurs pourraient se réunir et discuter de la voie à suivre, afin de trouver les approches adéquates pour s’assurer que nous sommes capables de traiter le problème de la cyber sécurité», a-t-il dit, notant que l’intelligence artificielle recèle un énorme potentiel pour le développement économique, le développement social et pour le bien-être pour chacun d’entre nous.
André TRAORE