Pakistan: la police sur la piste d’un réseau de soutien à l’EI animé par des femmes

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AFP/AFP/Archives - La police pakistanaise patrouille à Karachi le 5 décembre 2015
AFP/AFP/Archives - La police pakistanaise patrouille à Karachi le 5 décembre 2015

La police de la mégapole pakistanaise Karachi a indiqué lundi qu’elle cherchait à démanteler un réseau de femmes aisées qui collectent des fonds au profit de l’organisation de l’Etat islamique, signe de son attrait grandissant au sein de la classe moyenne pakistanaise.

La police de la ville portuaire s’est mise en chasse sur la base de révélations faites par un homme soupçonné d’avoir financé la première attaque revendiquée par l’EI au Pakistan: le massacre en mai à Karachi de 44 musulmans ismaéliens, un courant minoritaire de l’islam chiite, considéré comme hérétique par les combattants de l’EI.

Selon Raja Umar Khattab, chef de l’anti-terrorisme de la province du Sindh, dont Karachi est la capitale, le suspect, arrêté la semaine dernière, a avoué que sa femme avait fondé une organisation religieuse baptisée “Al Zikra Academy”.

“Cette académie ne dispose d’aucune structure, ni de locaux”, a dit M. Khattab à l’AFP.

“Un groupe de 20 femmes, toutes issues de familles aisées, distribuent des clefs USB sur lesquelles se trouvent des vidéos de l’EI et elles font la promotion d’organisations terroristes”, a-t-il ajouté, précisant que le réseau collecte aussi des fonds au nom de la charité islamique. L’argent était ensuite remis au suspect qui a révélé l’existence du réseau.

La femme et la belle-mère du cerveau présumé de l’attentat du mois de mai, Saad Aziz, arrêté juste après l’attaque, “faisaient aussi partie de ce réseau”, a encore expliqué M. Khattab.

La bataille que le Pakistan livre contre l’insurrection islamiste depuis plus de dix ans a causé la mort de dizaines de milliers de civils.

Les principaux ennemis des forces de sécurité sont Al-Qaïda, les talibans pakistanais et leurs affiliés, mais l’EI semble compter des sympathisants au sein des classes éduquées plus attirées par la perspective d’un “jihad” mondial qu’une lutte qu’elles considèrent trop locale.

Islamabad nie que l’EI représente une forte menace au Pakistan, mais le chef de la police du Sindh a admis en octobre devant une commission parlementaire que l’organisation jihadiste était bel et bien responsable de l’attentat contre la communauté ismaélienne en mai.

En outre, Tashfeen Malik, la femme qui a tué avec son mari Syed Farook 14 personnes en Californie au début du mois, a fréquenté l’une des écoles coraniques les plus connues du Pakistan.

Le couple a été tué après avoir perpétré une tuerie saluée par l’EI, qui a qualifié Tashfeen et son époux de “soldats du califat”.

 Par AFP  –  21 – 12 – 2015

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