Un an après son élection, quel bilan pour Trump?

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Au cours d'une prise de parole ce jeudi 26 octobre à la Maison-Blanche, Donald Trump a étonné les Américains en révélant qu'il n'avait jamais bu la moindre goutte d'alcool.

Le 8 novembre 2016, Donald Trump était élu à la présidence des Etats-Unis à la surprise générale. Ni la presse, ni les sondages d’opinion, ni même son propre camp républicain n’avaient en effet misé sur la victoire du milliardaire. Au terme d’une campagne d’une rare férocité, marquée par son agressivité verbale et ses annonces radicales, les urnes livraient leur verdict sans appel. Aujourd’hui, quel bilan peut-on tirer de cette première année de mandat?

Il avait annoncé vouloir ériger un mur (ou plutôt étendre l’actuel) tout au long de la frontière mexicaine. Il voulait supprimer l’Obamacare, mesure phare de son prédécesseur, se retirer des accords de Paris sur le climat, instaurer un strict décret anti-immigration et faire marche arrière sur le nucléaire iranien. Mais qu’a-t-il réellement fait de concret?

Changement de ton
Chantre de la communication simplifiée, Donald Trump a résolument “révolutionné” le ton présidentiel. L’éloquence verbale d’Obama et sa légendaire élégance protocolaire appartiennent désormais à l’Histoire. Le nouveau pensionnaire de la Maison-Blanche s’exprime en effet dans un vocabulaire d’une pauvreté sans précédent, à tel point qu’il en indispose les traducteurs internationaux. Le choix résulte-t-il d’une stratégie destinée à le rapprocher de la population, hostile aux politiciens hautains et “déconnectés des réalités”, ou d’une réelle limite intellectuelle? Cette première année a en tout cas été marquée par ses tweets matinaux quotidiens et un langage très informel, insultant par moments et régulièrement “hurlé” en lettres capitales. Délaissé, le compte officiel de la présidence (@POTUS) semble quant à lui réduit à un rôle de figuration. Publiquement, Donald Trump n’a accordé qu’une seule conférence de presse… pour 2.467 tweets.

La promesse du mur? Non tenue
Donald Trump avait promis qu’il érigerait un mur à la frontière mexicaine et que le Mexique paierait l’addition. Un an plus tard, les travaux n’ont pas encore débuté. Pire: aucune date n’a été fixée et Mexico n’a surtout pas l’intention de financer sa construction. Le coût de cette entreprise, aussi absurde que pharaonique, varie de 10 à 20 miliards de dollars, selon les différentes sources d’analyses de devis.

La promesse de la croissance? Tenue, à première vue
Selon les dernières estimations du département du Commerce, l’économie américaine se porte à merveille et jouit d’un taux de croissance de 3%, soit bien au-delà des prévisions: “À première vue, l’économie américaine gagne en solidité, avec deux trimestres consécutifs de croissance supérieure à 3%”. Les indices boursiers ont le sourire et le taux de chômage est au beau fixe, avec un chiffre de 4,1% en octobre, au plus bas depuis 2000. Sur le marché du travail, Donald Trump se vante d’avoir contribué à la création de 1,65 million d’emplois. Enfin, le retrait des Etats-Unis du Partenariat transpacifique (TPP) reste par contre à ce jour la seule promesse commerciale tenue par l’administration Trump.

Annuler l’Obamacare? Plus difficile que prévu
Donald Trump s’était donné pour mot d’ordre d’annuler au plus vite la mesure phare de son prédécesseur, considérée comme un gouffre financier par le camp républicain, mais la tâche s’avère décidément plus ardue que prévu. Cette forme de sécurité sociale universelle, destinée aux citoyens américains les plus démunis, garantit un accès facilité aux soins de santé à 20 millions de personnes dans le besoin et dans l’incapacité de s’offrir une assurance, onéreuse outre-Atlantique. Pourtant majoritaires au Sénat, les républicains ont renoncé à voter l’abrogation de l’Obamacare, faute de consensus au sein du parti. Ex-adversaire d’Obama, l’emblématique John McCain incarne cette résistance interne.

Retrait de l’Accord de Paris? Promesse tenue
Le 1er juin dernier, le président des Etats-Unis a confirmé le retrait redouté de son pays de l’accord de Paris. Lors de la COP21, 195 États, dont la Chine, s’étaient en effet engagés à limiter le réchauffement climatique à 1,5°c d’ici 2050. Donald Trump n’a jamais caché ses convictions climatosceptiques et y voit même une manoeuvre machiavélique de Pékin pour miner l’industrie américaine. Or, depuis que la Syrie a annoncé sa participation, les Etats-Unis se retrouvent bien seuls dans l’opposition.

Instaurer un décret migratoire? Promesse tenue
La mesure a provoqué une réelle bataille juridique mais Donald Trump semble tenir ses promesses pour le moment. Après de multiples annonces et de multiples blocages, le président a signé le 25 septembre dernier un troisième décret interdisant l’accès au territoire américain aux ressortissants de sept pays, majoritairement musulmans: le Yémen, la Syrie, la Libye, l’Iran, la Somalie, la Corée du Nord et le Tchad. Immédiatement contesté par le tribunal fédéral du Maryland, puis par l’État d’Hawaï, ce décret présidentiel a été validé par la Cour suprême qui a annulé dans la foulée ces tentatives d’obstruction. La résistance n’a pas dit son dernier mot mais si elle peut ralentir le processus, elle ne semble toutefois pas en mesure de remporter le combat.

Accord sur le nucléaire iranien
Victoire symbolique de Barack Obama et des Européens, l’accord sur le nucléaire iranien a permis d’enterrer la hache de guerre avec Téhéran. Très fortement contesté par Donald Trump, dès la campagne présidentielle, cet accord subit depuis un an les attaques répétées du président américain. Il avait promis de le “déchirer”, il s’est finalement contenté, entêté, de refuser de le “certifier”. Devant le désaveu unanime de l’Union européenne, de l’AIEA et même de son propre secrétaire à la Défense. Trump a donc, partiellement, baissé les armes mais se retrouve une fois de plus isolé sur la scène internationale.

Et le reste?
Au-delà de ses promesses, sa première année de mandat a été marquée par de nombreuses enquêtes, des démissions en cascade et de multiples joutes verbales internationales. Du porte-parole controversé Sean Spicer, au sulfureux Stephen Bannon, en passant par le fiasco Anthony Scaramucci, pas moins de 27 collaborateurs de l’administration Trump ont dû quitter le navire en un an, résume Le Monde. Le directeur du FBI a également été poussé à la démission devant son refus manifeste de collaborer pleinement sur le dossier russe. En Syrie, le président américain a pris le risque de bombarder les forces du régime et de déclencher une dangereuse escalade du conflit avec la Russie. Enfin, son duel public avec le leader nord-coréen Kim Jong-un a laissé planer le spectre d’une guerre nucléaire et suscité les pires inquiétudes chez les voisins sud-coréens et japonais, victimes collatérales potentielles.

Et sa popularité?
Après une année houleuse de contestations tous azimuts, de tentatives de déstabilisation, voire de destitution, d’accusations de collusion avec Moscou, de mensonges et d’incapacité à diriger le pays, le plus fort de la tempête semble désormais derrière lui. Son taux de popularité oscille aujourd’hui entre 33 et 38%, précise Le Temps. Un score faible mais pas aussi catastrophique qu’on pouvait le prévoir au vu du personnage.

À noter qu’aucune loi majeure n’a été votée au Congrès depuis le début de son mandat et que le président a passé 73 jours à jouer au golf, soit une activité au coût évalué à près de… 80 millions de dollars pour le contribuable, selon le site consacré Trump Golf Count. Grand adepte du “green”, Barack Obama l’avait foulé 306 fois en huit ans et deux mandats. À son rythme actuel, Donald Trump pourrait le doubler en un seul…

 Par 7sur7.be – 9/11/17 – 11h55  

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1 commentaire

  1. Guerres, suprémacistes blancs decompléxés qui méneront à des conflits dignes des siècles passé implicant la plupart du temps ces occidentaux vs reste du monde !

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