Américains et Britanniques frappent des cibles houthies au Yémen

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Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont mené des frappes contre des sites utilisés par les rebelles houthis du Yémen pour la première fois depuis que le groupe a commencé à lancer des attaques contre des voies de navigation commerciale en mer Rouge, en solidarité avec les Palestiniens de Gaza.

Le président américain Joe Biden a prévenu jeudi dans un communiqué qu’il “n’hésiterait pas” à prendre d’autres mesures si cela était nécessaire.

“Ces frappes ciblées sont un message sans équivoque que les Etats-Unis et (leurs) alliés ne toléreront pas les attaques contre notre personnel, ni ne permettront aux parties hostiles de mettre en péril la liberté de navigation”, a dit Joe Biden.

Le ministère britannique de la Défense a dit dans un communiqué que selon “les premières indications, la capacité des Houthis à menacer le commerce maritime a été fortement affectée”.

Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a déclaré dans un communiqué que les frappes avaient visé des capacités militaires des Houthis, notamment des drones, des missiles balistiques et de croisière, des équipements de surveillance et radars côtiers.

Des avions, des navires et des sous-marins ont été utilisés pour mener les frappes, a dit un responsable américain préférant conserver l’anonymat. Selon lui, plus d’une dizaine de cibles ont été visées.

Un porte-parole militaire des Houthis a fait état de 73 frappes qui ont coûté la vie à cinq combattants. Six autres ont été blessés. Ces attaques ne resteront pas “sans punition ou représailles” et le groupe continuera à s’en prendre à des navires à destination d’Israël, a-t-il dit.

Des témoins ont rapporté à Reuters qu’une base militaire située près de l’aéroport de Sanaa, un site militaire se trouvant près de l’aéroport de Taïz, une base navale des Houthis à Hodeïda et des sites militaires situés dans le gouvernorat de Hajjah avaient été visés lors des raids menés jeudi.

Les Houthis, qui contrôlent la majeure partie du Yémen, perturbent le commerce mondial en attaquant les navires qui passent par le détroit de Bab el Mandeb, à l’extrémité sud de la mer Rouge, en réponse, disent-ils, à la guerre menée par Israël à Gaza. Ils ont, à ce jour, mené 27 attaques contre des voies de navigation commerciale en mer Rouge depuis le 19 novembre.

RYAD APPELLE À LA RETENUE

Les Etats-Unis ont mis sur pied en décembre dernier une opération internationale baptisée “Prosperity Guardian” avec une vingtaine de pays pour assurer la sécurité du transport maritime mais les frappes anglo-américaines n’entrent pas le cadre de cette coalition.

La France a estimé vendredi que les Houthis portaient “la responsabilité extrêmement lourde de l’escalade régionale” et que les Etats avaient le droit de réagir aux attaques contre la liberté de navigation en vertu de la résolution 2722 du Conseil de sécurité de l’Onu votée mercredi.

La Russie a quant à elle annoncé vendredi avoir demandé la tenue d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité. Le Kremlin a condamné des frappes occidentales “illégitimes” selon lui au regard du droit international.

Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a rappelé que la Russie s’était abstenue lors du vote de la résolution 2722 qui ne confère selon lui “aucun droit de mener ces frappes”.

La Chine, l’Algérie et le Mozambique se sont également abstenus. Les 11 autres pays membres du Conseil ont voté pour la résolution.

L’Arabie saoudite a appelé à la retenue et à “éviter l’escalade” et a ajouté qu’elle surveillait la situation avec “inquiétude”.

Ryad et les rebelles houthis négocient un cessez-le-feu permanent dans la guerre au Yémen, où l’Arabie saoudite intervient depuis 2015 à la tête d’une coalition de pays du Golfe.

Un conseiller du Premier ministre irakien, Fadi al Chammari, a estimé que les Occidentaux étaient en train d’étendre le conflit entre Israël et le Hamas.

L’Iran a de son côté fermement condamné les frappes, estimant qu’elles représentaient une atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriales du Yémen et une violation des lois, des règles et du droit international, a dit vendredi un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

(Avec la contribution de Andrew Mills, Maher Hatem, Jeff Mason et Eric Beech; version française Camille Raynaud et Jean-Stéphane Brosse, édité par Blandine Hénault)

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