Algérie: vaste opération anticorruption

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arrêtée dimanche soir dans le cadre d’une enquête anticorruption, a rapporté lundi 22 avril la télévision d’Etat ENTV. Plusieurs milliardaires ont été arrêtés en Algérie dimanche soir dans le cadre d'une enquête anticorruption. Elle vise des oligarques qui ont fait fortune durant les 20 années de règne du président déchu, notamment une riche fratrie de quatre frères a bien été arrêtée. Les frères Kouninef – Redha, Abdelkader, Karim et Noah – ont été arrêtés par la gendarmerie pour « trafic d’influence » et non-respect de contrats conclus avec l’État dans le cadre d’une enquête liée aux conditions d’obtention de marchés publics. Ils sont à la tête du groupe Kou GC, l’entreprise familiale fondée par le père en 1971. Un ami intime de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, les deux hommes ayant passé ensemble une partie de leur enfance à Oujda, au Maroc, selon le journal algérien El Watan. Depuis, ce sont ses fils qui ont pris la relève du groupe, qui fait dans l’agroalimentaire et la communication, mais qui est surtout spécialisé dans l'hydraulique et les travaux publics. Kou GC a construit des routes, des hôpitaux, des stations de pompage, autant d’infrastructures commandées par l’État algérien via le ministère des Ressources en eau ou encore la société nationale Sonelgaz. Des contrats publics qui ont permis à Kou GC de devenir l'une des plus grosses entreprises, et à la famille Kouninef l’une des plus grosses fortunes de toute l’Algérie.Ce sont ces mêmes contrats publics qui intéressent aujourd’hui la justice algérienne, qui enquête sur les conditions d’attribution et le respect de ces contrats. Financeurs des campagnes de Bouteflika Et selon un classement Jeune Afrique des hommes d'affaires les plus influents d'Algérie, qui date de 2016, les frères Kouninef « font partie des principaux financiers des campagnes électorales de Bouteflika ».C’est une situation similaire à celle d’Ali Haddad, l’ancien leader du FCE, l’organisation patronale, qui a été arrêté le 31 mars dernier alors qu’il voulait passer la frontière tunisienne. Au même moment, les frères Kouninef, avec d’autres patrons algériens, s’étaient vu signifier leur interdiction de sortir du territoire pendant que la justice algérienne lançait des enquêtes à leur encontre. La télévision nationale a également annoncé l’arrestation d’Issad Rebrab, le propriétaire du groupe Cévital, un milliardaire, première fortune du pays. Sauf que le groupe dément et affirme que l’homme d’affaires de 74 ans était entendu par la gendarmerie sur l’un de ses projets d’investissement bloqué. Une opération « mains propres » qui laisse sceptique Son arrivée au tribunal a été diffusée en direct sur les chaînes de télévisions privées. Mais on ne sait finalement que peu de choses sur les motifs de ces arrestations. De quoi alimenter le doute. La presse, très sceptique, estime qu’il s’agit de règlements de comptes. Sur les réseaux sociaux, on s’interroge sur la signification de ces arrestations menées par la gendarmerie, qui est sous autorité militaire. Car, c’est Ahmed Gaïd Salah, le chef d’état-major, qui avait annoncé que des enquêtes pour corruption seraient menées. C’est aussi lui qui avait directement mis en cause Saïd Bouteflika, le frère de l’ancien président, l’accusant de vouloir pousser pour une sortie de crise qui ne soit pas prévue par la Constitution. Or, les frères Kouninef, tout comme Ali Haddad, détenu depuis le 31 mars, sont précisément des proches de Saïd Bouteflika.Une fratrie de milliardaires qui a fait fortune sous le long règne d’Abdelaziz Bouteflika a été arrêtée dimanche soir dans le cadre d’une enquête anticorruption, a rapporté lundi 22 avril la télévision d’Etat ENTV.

Plusieurs milliardaires ont été arrêtés en Algérie dimanche soir dans le cadre d’une enquête anticorruption. Elle vise des oligarques qui ont fait fortune durant les 20 années de règne du président déchu, notamment une riche fratrie de quatre frères a bien été arrêtée.

Les frères Kouninef – Redha, Abdelkader, Karim et Noah – ont été arrêtés par la gendarmerie pour « trafic d’influence » et non-respect de contrats conclus avec l’État dans le cadre d’une enquête liée aux conditions d’obtention de marchés publics. Ils sont à la tête du groupe Kou GC, l’entreprise familiale fondée par le père en 1971. Un ami intime de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, les deux hommes ayant passé ensemble une partie de leur enfance à Oujda, au Maroc, selon le journal algérien El Watan.

Depuis, ce sont ses fils qui ont pris la relève du groupe, qui fait dans l’agroalimentaire et la communication, mais qui est surtout spécialisé dans l’hydraulique et les travaux publics. Kou GC a construit des routes, des hôpitaux, des stations de pompage, autant d’infrastructures commandées par l’État algérien via le ministère des Ressources en eau ou encore la société nationale Sonelgaz. Des contrats publics qui ont permis à Kou GC de devenir l’une des plus grosses entreprises, et à la famille Kouninef l’une des plus grosses fortunes de toute l’Algérie.

Ce sont ces mêmes contrats publics qui intéressent aujourd’hui la justice algérienne, qui enquête sur les conditions d’attribution et le respect de ces contrats.

Financeurs des campagnes de Bouteflika

Et selon un classement Jeune Afrique des hommes d’affaires les plus influents d’Algérie, qui date de 2016, les frères Kouninef « font partie des principaux financiers des campagnes électorales de Bouteflika ».

C’est une situation similaire à celle d’Ali Haddad, l’ancien leader du FCE, l’organisation patronale, qui a été arrêté le 31 mars dernier alors qu’il voulait passer la frontière tunisienne. Au même moment, les frères Kouninef, avec d’autres patrons algériens, s’étaient vu signifier leur interdiction de sortir du territoire pendant que la justice algérienne lançait des enquêtes à leur encontre.

La télévision nationale a également annoncé l’arrestation d’Issad Rebrab, le propriétaire du groupe Cévital, un milliardaire, première fortune du pays. Sauf que le groupe dément et affirme que l’homme d’affaires de 74 ans était entendu par la gendarmerie sur l’un de ses projets d’investissement bloqué.

Une opération « mains propres » qui laisse sceptique

Son arrivée au tribunal a été diffusée en direct sur les chaînes de télévisions privées. Mais on ne sait finalement que peu de choses sur les motifs de ces arrestations. De quoi alimenter le doute.

La presse, très sceptique, estime qu’il s’agit de règlements de comptes. Sur les réseaux sociaux, on s’interroge sur la signification de ces arrestations menées par la gendarmerie, qui est sous autorité militaire. Car, c’est Ahmed Gaïd Salah, le chef d’état-major, qui avait annoncé que des enquêtes pour corruption seraient menées. C’est aussi lui qui avait directement mis en cause Saïd Bouteflika, le frère de l’ancien président, l’accusant de vouloir pousser pour une sortie de crise qui ne soit pas prévue par la Constitution. Or, les frères Kouninef, tout comme Ali Haddad, détenu depuis le 31 mars, sont précisément des proches de Saïd Bouteflika.

RFI

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