Algérie: un ministre déclenche une polémique en parlant de Sarkozy et du lobby juif""

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ALGER (AFP) – mercredi 28 novembre 2007 – 20h08 A quelques jours de la visite du président français à Alger, le ministre algérien des Moudjahidine, Mohammed-Chérif Abbas, a provoqué une vive polémique en évoquant le soutien d”un "lobby juif" et les origines de Nicolas Sarkozy, avant de nuancer ses propos.

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La France s”est étonnée des déclarations du ministre algérien des Anciens combattants alors que M. Sarkozy est attendu le 3 décembre à Alger pour sa première visite d”Etat en Algérie et la deuxième dans ce pays depuis son élection en mai.

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"Nous nous étonnons de ces propos, parus dans la presse, qui ne correspondent pas au climat de confiance et de coopération dans lequel nous préparons la visite d”Etat du président de la république" à Alger, a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Pascale Andréani, soulignant que les relations entre les deux pays "n”ont jamais été aussi denses".

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Dans un entretien au quotidien Al Khabar publié lundi, M. Abbas attribue à l”influence d”un "lobby juif" l”accession au pouvoir du président français et évoque ses "origines".

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"Vous connaissez les origines du président de la France et vous savez quelles sont les parties qui l”ont amené au pouvoir", déclare le ministre algérien au journal.

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"Le ralliement de personnalités de la gauche française au gouvernement de droite de Sarkozy (… reflète) les convictions des véritables architectes de l”ascension de Sarkozy au pouvoir, le lobby juif qui domine les décideurs en France", ajoute-t-il en citant le nom du ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner.

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Dans une déclaration mercredi à l”agence de presse algérienne APS, M. Abbas a affirmé "avoir appris avec beaucoup d”étonnement et de mécontentement certains propos" qui lui ont été attribués, sans démentir formellement les déclarations publiées par Al Khabar.

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Le ministre, vétéran de la guerre d”indépendance (1954-62), ajoute qu”il "ne peut assumer les spéculations irresponsables d”un quelconque journal sur un chef d”Etat ami".

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"Dans cet entretien il n”a jamais été dans mon intention d”enfreindre le principe (…) de ne jamais porter atteinte à l”image d”un chef d”Etat étranger", poursuit-il.

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Plusieurs organisations et personnalités françaises ont fermement condamné les propos du ministre algérien, passés totalement sous silence par la presse algérienne et qui ont été ignorés par les milieux officiels.

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Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) s”est dit "écoeuré par ces propos grossièrement antisémites" qui "fomentent la haine envers les Juifs et visent à retarder toute tentative de réconciliation entre la France et l”Algérie".

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La Ligue des droits de l”Homme (LDH) s”est dite "scandalisée" par ces déclarations qui "témoignent de la résurgence des préjugés antisémites les plus nauséabonds" et "doivent être immédiatement désavoués".

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Le Mouvement contre le racisme et pour l”amitié entre les peuples (Mrap) a évoqué des propos "tout aussi inacceptables qu”irresponsables".

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Le président de la Ligue internationale contre le racisme et l”antisémitisme (Licra), Patrick Gaubert, député au Parlement européen, a affirmé qu”il n”était "pas surpris par ces déclarations à connotation antisémite" ajoutant que "l”Etat algérien et ses représentants sont coutumiers de ce genre de déclarations".

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Le président de la commission des Affaires étrangères de l”Assemblée nationale, Axel Poniatowski (UMP), a qualifié ces propos de "purement inqualifiables". "C”est à la fois grotesque, inutilement blessant, totalement déplacé et extrêmement grossier", a estimé le député.

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"D”ici la visite de M. Sarkozy en Algérie, il nous faut des explications", a-t-il ajouté.

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AFP

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