Algérie : qui est le général Ahmed Gaïd Salah, l’homme qui a précipité la chute de Bouteflika ?

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Chef d’état-major de l’armée algérienne, véritable colonne vertébrale du pays depuis l’indépendance en 1962, le général Ahmed Gaïd Salah est l’homme le plus observé d’Algérie ces dernières semaines.

Visage fermé sous son képi, Ahmed Gaïd Salah est un des hommes les plus puissants d’Algérie, une des boussoles les plus scrutées depuis le début de la contestation. Depuis cinq semaines, tous les Algériens étaient suspendus à ses déclarations, d’abord menaçantes envers les manifestants, les mettant sévèrement en garde contre le chaos. Puis attentistes, avant le virage radical effectué mardi 26 mars avec le lâchage sans merci du président Abdelaziz Bouteflika.

Il lâche Bouteflika, à qui il doit tout

En déclarant, devant les caméras de la télévision nationale, qu’il devenait “nécessaire, voire impératif, d’adopter une solution pour sortir de la crise”, le général Gaïd Salah a précipité les évènements en enjoignant au conseil constitutionnel d’enclencher la procédure prévue par l’article 102 de la Constitution, applicable quand le président de la République “pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions” ou qu’il démissionne.

Un homme-clé de l’armée algérienne

Vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah est le chef d’état-major de l’armée algérienne, – colonne vertébrale de ce pays depuis l’indépendance en 1962 – il doit toute son ascension à Abdelaziz Bouteflika qui l’a nommé à ce poste et a fait de lui son “grognard”, son rempart au sein d’une armée dont le président Abdelaziz Bouteflika a cherché, tout au long de ses mandats, à contenir le pouvoir. Cet ancien moudjahid du FLN, respecté pour son passé de maquisard est depuis longtemps un des hommes clés de l’armée algérienne. En pleine décennie noire, c’est lui qui commandait les forces terrestres dans la lutte antiterroriste.

Un tacticien habile

C’est aussi un fin tacticien, et c’est probablement ainsi qu’il faut voir ce revirement stratégique. Lui qui voit l’armée comme la gardienne des institutions et des valeurs algériennes, semble avoir réalisé les limites d’un soutien aveugle au président algérien. Et surtout avoir compris que se désolidariser du clan Bouteflika – qu’il n’aurait pas consulté avant son discours, à en croire les médias algériens – pouvait être la solution pour sauver malgré tout le système. Il n’est cependant pas dit que les Algériens soient dupes de la manœuvre, eux qui réclament précisément la fin du “nizam”, ce système dont il est un des plus éminents représentants.

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