Algérie – Nouvelle constitution : l’après-Bouteflika sur les rails ?

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LePoint.fr/Par Mireille Duteil - Les députés algériens ont approuvé le 7 février 2016 la révision constitutionnelle proposée par le président Bouteflika

CHRONIQUE. Alors que la presse est partagée à son endroit et que la diaspora et l’opposition la critiquent, cette révision constitutionnelle marque un tournant important des institutions algériennes.

Abdelaziz Bouteflika a plus de chance que François Hollande. C’est à main levée, sans débat et par 499 voix contre 2 et 16 abstentions, qu’il a fait voté, le 7 février, par le Congrès algérien (Assemblée nationale et sénat) la révision constitutionnelle promise depuis six ans. Députés et sénateurs sont majoritairement acquis au pouvoir. L’opposition, en particulier le Front des forces socialistes (FFS) de feu Aït Ahmed, décédé en décembre dernier, a boycotté le scrutin.

Cette révision ne manque pas de saveur. Non seulement parce qu’elle avait été promise dès avril 2011, dans la foulée des Printemps arabes en Tunisie et en Egypte, lorsque l’Algérie avait connu, elle aussi, ses premières manifestations. Celles-ci avaient tourné court. La guerre civile des années 90 et ses 120.000 morts étaient dans toutes les têtes et faisaient refuser de nouvelles violences à la grande majorité des Algériens. Depuis Bouteflika tergiversait et avait remisé le changement constitutionnel au placard.

Un pas en avant, un pas en arrière

Mais le plus ironique est que cette nouvelle constitution (article 51) ramène à 2008 : le chef de l’Etat ne pourra se représenter qu’une fois à la présidence. C’est le même Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, qui avait décidé de modifier la loi constitutionnelle pour bénéficier d’un troisième puis d’un quatrième mandat en 2009 et 2014 ! Mais le Chef de l’Etat aura 79 ans en mars prochain. Il est diminué physiquement depuis un AVC au printemps 2013. S’il ne peut plus se déplacer, il est toujours celui qui prend les grandes décisions du pays ayant apparemment gardé ses facultés intellectuelles.

Tout n’est pas à jeter (…)

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