Algérie: le chef du parti présidentiel s’attaque au patron du renseignement

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ALGER – Le chef du parti présidentiel algérien, le Front de libération nationale (FLN), Amar Saïdani, partisan d’un 4e mandat pour Abdelaziz Bouteflika, a appelé le tout puissant patron du renseignement, le général Mohamed Toufik Mediene, à démissionner dans une interview publiée lundi.

 

Si nous évaluons les missions de la sécurité intérieure dans certaines affaires importantes, on constatera que ce service a multiplié les échecs, a affirmé M. Saïdani dans une interview au site électronique Tout sur l’Algérie, en plein repositionnement des personnalités politiques dans le pays en vue de la présidentielle du 17 avril.

 

A mon avis, Toufik (ainsi communément nommé) aurait dû démissionner après ces échecs, a affirmé M. Saïdani qui avait déjà vivement critiqué précédemment les services de renseignements militaires (Département du Renseignement et de la Sécurité, DRS), omniprésents dans la vie du pays.

 

Le patron du FLN cite notamment l’assassinat du président Mohamed Boudiaf en juin 1992, celui des moines français de Tibehirine, d’abord enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère du sud d’Alger, ou encore l’attentat manqué contre le président Bouteflika à Batna( sud est d’Alger), en septembre 2007.

 

Pour M. Saïdani, élu secrétaire général du FLN en août 2013 malgré la fronde de nombre de ses membres, la présence de la sécurité intérieure dans toutes les institutions laisse l’impression que le pouvoir en Algérie n’est pas civil.

 

Au lieu de s’occuper de la sécurité du pays, ce département (DRS), s’est occupé des affaires des partis politiques, de la justice et de la presse, accuse-t-il encore.

 
M. Bouteflika a déjà opéré d’importants changements au sein du DRS début septembre suivis d’un important remaniement ministériel. Il a placé trois services névralgiques de l’armée, jusqu’à présent chapeautés par le DRS, sous l’autorité directe d’un proche, le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major promu vice-ministre de la Défense, selon la presse qui n’a jamais été démentie.

 

A une question sur l’influence de Said Bouteflika, le frère du président, dans la gestion du pays, le chef du FLN parle de rumeur et de mensonge.

 

Evoquant les affaires de corruption, notamment au sein du groupe public pétrolier Sonatrach impliquant l’ancien ministre de l’Energie Chakib Khellil, M. Saïdani y voit la main du DRS qui ne cesse d’inventer des histoires sur le cercle proche du président.

 

L’ancien ministre est poursuivi en Algérie mais aussi en Italie notamment pour escroquerie et corruption, tout comme un autre proche du cercle présidentiel l’ex golden boy Rafik Khalifa, extradé de Londres fin décembre pour être à nouveau jugé en Algérie.

 

A 76 ans dont presque 15 ans au pouvoir, M. Bouteflika est fragilisé par au moins un AVC, qui l’a hospitalisé 80 jours en France en 2013. Depuis son retour en juillet, il n’a jamais parlé à son peuple mais a reçu des personnalités étrangères et de proches collaborateurs.

 

Amar Saïdani s’est fait l’avocat d’un 4e mandat pour le président au nom de la stabilité du pays, mais l’intéressé ne s’est jusqu’à présent pas prononcé. Il reste encore du temps avant l’échéance du 4 mars à minuit, déclarait dimanche son Premier ministre Abdelmalek Sellal.

 

Un membre du bureau politique du FLN, Sadek Bouguetaia, contacté par l’AFP a refusé de commenter les déclarations de M. Saïdani.

 

Un ex-membre du bureau politique du FLN Kassa Aïssi y voit des déclarations irresponsables fondées sur des argument suspicieux qui portent atteinte non seulement à l’institution (militaire) mais à l’Algérie entière. Il s’agit d’une sorte de baroud d’honneur de M. Saïdani qui se retrouve selon lui, avec 4/5e des membres du Comité central contre lui.

(©AFP / 03 février 2014 15h31)

 

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