Le chef d’état-major de l’armée nationale populaire algérienne, le général Said Chengriha, a entamé, le lundi 25 janvier, une visite à Paris où il a été reçu par le président français, Emmanuel Macron. Ce déplacement du patron de l’armée algérienne dénote la duplicité de l’Algérie qui, malgré des signes de rapprochement avec l’Occident (Paris et Washington), demeure l’alliée indéfectible de la Russie.
Que vient faire le général Said Chengriha, chef d’état-major de l’armée nationale populaire algérienne, à Paris ? Difficile pour l’heure de répondre à cette question même si de nombreux observateurs estiment que sa visite s’inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération entre l’armée populaire algérienne et les armées françaises. Une occasion pour Paris de nouer des contrats d’armement avec l’armée algérienne.
D’une valeur de 18 milliards de dollars, la récente augmentation du budget de l’armée algérienne suscite des convoitises de la part de la France. Toutefois, la vente des armes à Alger risque d’embraser toute la région en raison de la proximité suspicieuse entre Alger et des groupes armes dont les milices séparatistes du front polisario. L’Algérie ne cache pas son soutien à cette organisation armée qui revendique l’indépendance du Sahara marocain.
En plus de la coopération militaire, les deux parties ont sans doute abordé la question du déploiement de l’Algérie au Sahel. Avec les déboires récents de Paris dans la région, les autorités françaises misent sur Alger pour jouer le rôle d’émissaire au Sahel afin de tenter de juguler le sentiment anti-français qui va crescendo dans la région sahélo-saharienne. Ce qui fait de l’Algérie un pompier pyromane puisqu’il est connu de tous que l’Algérie fait partie du problème au Sahel avec son soutien aux groupes armées qui écument la zone.
Le déplacement du patron de l’armée algérienne à Paris soulève plusieurs interrogations sur les contradictions de l’Elysée. Victime de la percée russe en Afrique, beaucoup d’analystes se demandent comment la France peut-elle apporté son soutien à l’un des principaux appuis de Moscou en Afrique, à savoir l’Algérie ? Cette visite démontre parfaitement la duplicité de l’Algérie, qui, malgré des signes de rapprochement avec l’Occident (Paris et Washington), demeure l’alliée indéfectible de la Russie. Ce qui est assez contradictoire.
Un service rendu par la France
L’alliance avec Moscou constitue même une constante des ailes influentes au sein de l’establishment algérien. Ce qui donne à ce déplacement du général Chengriha en France une allure de duperie algérienne envers l’Occident. Une situation comprise par la France, consciente des capacités de nuisance de l’Algérie au Nord-Mali et dans les pays limitrophes de par son acquiescement à l’implantation russe dans la région, de ses supposés relations douteuses avec les régimes putschistes au Mali et au Burkina Faso.
Enfin, cette visite est perçue comme étant un service rendu par la France à la personne du Général CHENGRIHA, décrié et accusé par l’opposition algérienne à l’étranger d’avoir commis des crimes et des exactions liées aux Droits de l’Homme et au trafic de drogues et d’armes. (Révélations de Guermit BOUNOUIRA, qui ont fait le tour de la toile et qui ont ravivé des vérités sur le côté sombre de CHENGRIHA, déjà évoqué dans le livre publié par l’ex-officier de l’ANP, Habib SOUAIDIA, en 2001, « la Sale Guerre »). C’est donc un pied de nez aux détracteurs du régime algérien.
Depuis 2006, c’est la première visite d’un chef d’état-major de l’armée nationale populaire algérienne à Paris.
Alamine