Afrique du Sud : bras de fer entre Jacob Zuma et les demandeurs de sa démission

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Le président sud-africain Jacob Zuma, le 30 juin 2017 à Johannesburg / © AFP/Archives / MUJAHID SAFODIEN
Le président sud-africain Jacob Zuma, le 30 juin 2017 à Johannesburg / © AFP/Archives / MUJAHID SAFODIEN

Le président de l’Afrique du Sudest menacé par diverses accusations qui soulèvent contre lui une vague de manifestation lui demandant de démissionner. Ses camarades du parti multiplient les rencontres pour cela, afin de la sauvegarde de leur honneur. Mais, M. Zuma s’entête à vouloir, coute que coute, achever son mandat en 2019. Les rencontres négociatrices se multiplient avec l’entrée en jeu des partis d’opposition qui font une toute autre revendication plus noble, faire partir l’ANC.

Depuis un moment, l’ANC (Congrès National Africain) est accusé de violation contre la constitution dont l’auteur principal est le président actuel, Jacob Zuma. À cet effet, le vice-président du parti, Cyril Ramaphosa, a multiplié les rencontres avec M. Zuma au nom du parti pour demander sa démission, mais ce dernier n’est pas prêt à démissionner  avant la fin de son mandat. Nonobstant tout cet entêtement, les membres du parti restent plus déterminants. Ce week-end, les membres de l’ANC n’étaient même plus visibles sur la scène alors qu’en principe, les événements du centenaire de Nelson Mandela se déroulaient. Cette absence aux grands événements s’explique par leur détermination à vouloir forcer la main de M. Zuma à démissionner. Ce lundi 12 février, les membres du parti s’étaient encore réunis à Pretoria afin de mettre en place des stratégies pour faire partir M. Zuma.

Cette décision sera difficile à prendre par ce dernier, car il reste conscient que c’est l’immunité présidentielle qui empêche la justice, pour le moment, de le poursuivre. Alors, une fois qu’il démissionnera, il sera interpellé par cette dernière pour trahison de la République.

Par ailleurs, pendant que les membres du parti s’acharnent à vouloir faire partir Zuma pour le faire succédé par son vice-président, Cyril Ramaphosa, les partis d’opposition reviennent à la barque ce lundi 12 février pour demander la dissolution du Parlement et l’organisation rapide des élections législatives afin de faire sortir le pays dans cet état de crise dans lequel l’ANC l’a fait sombré. C’est dans ce sens que le chef du principal parti d’opposition (Alliance Démocratique), Mmusi Maimane, s’est prononcé lors d’une conférence de presse organisée à ce sujet au Cap : « Nous devons avoir une dissolution du Parlement. »Lors de cette même conférence, Kenneth Meshoe, chef du Parti démocratique chrétien africain (ACDP) a tenu à exprimer leur volonté de faire partir l’ANC du pouvoir et non pas seulement M.Zuma : « Il est important que le Parlement soit dissout et que nous recommencions de zéro. Parce que s’il est remplacé par son vice-président Cyril Ramaphosa, le même groupe de personnes qui défendent et protègent la corruption seront au pouvoir et nous allons continuer avec ce cycle de corruption. »

Cette situation en Sud-Afrique risque de se dégénérer en violence si des efforts ne sont pas rapidement déployés. Le parti au pouvoir et les partis d’opposition risquent d’entrer en conflit.  Car les membres de l’ANC montrent leur volonté de forcer la main de Zuma à démissionner, alors que les partis d’opposition, eux, ils trouvent que ce n’est pas une question d’hommes, mais de parti, il faut que l’ANC quitte le pouvoir. Tout ce bras de fer pourrait être évité si, et seulement si, Jacob Zuma acceptait de démissionner tout simplement. Il doit le faire s’il a l’amour de sa nation. Tout compte fait, il a intérêt à démissionner avant qu’il y ait un soulèvement populaire qui viendra mettre fin à son mandat comme  ce fut le cas en Libye avec Kadhafi. Or, cette méthode ne fera que mettre le pays en retard. Alors, il doit se montrer raisonnable tout en sachant que le pouvoir n’est qu’une alternance et une alternance pacifique.

Fousseni TOGOLA

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