La police sud-africaine a tiré des balles en caoutchouc sur des ouvriers agricoles en grève qui leur lançaient des pierres, aux abords de la localité de De Doorns, mercredi dans la région du Cap, ont constaté des journalistes de l’AFP sur place.
Les ouvriers agricoles sud-africains ont relancé mercredi une grève pour obtenir une augmentation de leur salaire journalier de 6 euros à 13 euros (70 à 150 rands). Les incidents sont survenus lorsque les manifestants ont voulu franchir un barrage de la police qui interdit l’accès au centre-ville.
Des échauffourées étaient en cours en fin de matinée, les groupes de grévistes se déplaçant rapidement entre les fumées de feu allumés sur le bord de la route, sur une chaussée jonchée de balles en caoutchouc, dans le fracas d’un hélicoptère de police survolant la zone.
La route principale menant vers la ville a été fermée par la police, renforcée par deux véhicules anti-émeutes et plusieurs camions de transport de troupes.
Des policiers s’affairaient à dégager des rochers posés sur la route par les grévistes dans la matinée.
Selon un policier interrogé par l’AFP, les manifestants étaient entre 3.000 et 3.500 dans la matinée, avant le début des incidents.
L’Afrique du Sud regarde avec inquiétude le conflit social en cours, qui rappelle par certains aspects les grèves sauvages des mineurs en août et septembre. Ces grèves s’étaient soldées par une soixantaine de morts, dont 34 grévistes abattus par la police à Marikana.
Environ 40% des ouvriers agricoles avaient pris leur travail comme prévu mercredi matin dans la région, selon le secrétaire régional du syndicat agricole James Cornelius, qui a déploré la “faible participation” au mouvement.
M. Cornelius a cependant affirmé que le mouvement continuerait jusqu’à ce que les fermiers entendent les revendications de leurs ouvriers. “Nous resterons en grève jusqu’à ce que nous ayons nos 150 rands par jour”, a-t-il déclaré.
La grève avait débuté en novembre, accompagnée de violences. Deux personnes avaient été tuées dans des affrontements entre police et manifestants, tandis que des vignobles, du matériel agricole et des entrepôts avaient été incendiés et de nombreuses routes fermées. Après une trêve de plus d’un mois, le mouvement a repris ce mercredi.
Le gouvernement a refusé d’intervenir, arguant du fait que la loi prévoit que le salaire minimum ne peut être relevé qu’une fois par an, et que la dernière augmentation datait de mars 2012.
Le début de l’année, l’été austral, est la haute saison pour les producteurs de fruits et de vin, qui redoutent les conséquences économiques d’un conflit social dur.