Par décret pris en Conseil des ministres du 16 mars 2016, l’actuel Chef d’Etat du Faso a abrogé celui, signé le 22 décembre 2015 par le Président de la Transition, qui portait Isaac Zida aux fonctions d’ambassadeur du Burkina aux Etats-Unis. Raison invoquée ? L’ancien Premier ministre serait concerné par des malversations financières dues à des détournements de fonds publics ou d’enrichissements illicites. Une décision salutaire qui cadre bien avec la promesse du Président Kaboré de lutter contre la corruption. Mais comment l’homme fort de la Transition burkinabè a pu être concerné par des malversations financières ? De toute façon, un dicton nous enseigne que : « Tout a une fin et tout finit par se savoir sur la terre ».
Au Burkina Faso, selon la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF), 86 milliards FCFA ont été blanchis pendant la Transition. Or comme par malheur, il se trouve que de nombreux ténors du régime transitionnel sont bien concernés. Par conséquent, afin de mener correctement ses enquêtes judiciaires, le Procureur de la République du Faso a reçu du CENTIF un chapelet de rapports d’enquêtes financières. Lequel document révèle une importante opacité dans la rémunération des ministres et dans les procédures de passation des marchés de gré à gré. Ce qui a dû contraindre le Président Kaboré à laisser la justice de son pays sévir contre la délinquance financière, d’où qu’elle émane et sur qui que ce soit. Mais comment en si peu de temps (14 mois), ce jeune « héros » de la Transition burkinabè, qu’était devenu Zida, a pu avoir la maladresse de se plomber les ailes à ce point ?
A l’analyse de son court règne, il ressort que l’ancien chef du Régiment Spécial Présidentiel aura péché par sa naïveté en voulant gagner tout, tout de suite. Ainsi en grand opportuniste, à la chute du régime de Blaise Compaoré dans lequel il fut pourtant une pièce maîtresse, il arrive néanmoins à s’autoproclamer pendant trois semaines Chef de l’Etat, avant de peser lourd dans la nomination du Président civil de la Transition. Un deal qui le mena tout droit au poste de Premier ministre du Faso. L’exercice de cette fonction a fini par enivrer le jeune militaire qui, se considérant comme un homme providentiel, démontra toute son adduction au pouvoir. Or, dans nos pays africains, le pouvoir rime bien avec l’argent. Et cette logique l’aurait alors conduit à s’enrichir, pour un jour, avec l’ambition de revenir au pouvoir par les urnes.
Un rêve qui a désormais peu de chance se réaliser, si les enquêtes en cours l’incriminaient. Car dans ce cas de figure, l’ancien homme fort de Ouagadougou, désormais rattrapé par la justice, risque tout simplement de rejoindre ses anciens proches et compagnons qu’il avait lui-même cherchés à embastiller, à travers une véritable chasse aux sorcières. L’arroseur se retrouverait ainsi arrosé à son tour pour aller méditer en prison sur sa défense. Comme quoi, parfois la politique est très ingrate !
Le natif de Yako aura ainsi appris à ses dépens qu’en politique, certains deals n’ont pas la vie dure. Car selon les circonstances, chacun cherche à se mettre à l’abri. L’actuel Président Burkinabè ne pouvait pas prendre le risque de le laisser filer du pays. Puisque, s’il avait pu rejoindre les USA, il aurait certainement eu toutes les chances d’échapper à la justice burkinabè et l’opinion allait le considérer comme son complice. Mais après tout, Zida est présumé innocent jusqu’à preuve du contraire.
Gaoussou M. Traoré
Au Mali les délinquants financiers sont adulés. Ils sont intouchables.
Le régime ibk n’a de respect que pour des malfrats
BRAVO
Comments are closed.