Pour endiguer, à défaut d’éradiquer le danger du terrorisme islamiste, la communauté internationale ne doit plus lésiner sur les moyens pour aider les pays du Sahel. Lesquels, fortement confrontés à ce véritable fléau, connaissent depuis un lustre les pires moments d’insécurité de leur histoire. C’est le cas par exemple du Nigéria, Mali, Niger, de l’Algérie, du Tchad et Cameroun (pour ne citer que ceux-là).
Depuis quelques semaines, le groupe terroriste Boko Haram a repris de plus belle ses attentats et enlèvements au nord comme au centre du Nigéria. Ainsi, la semaine dernière, ses hommes ont attaqué pour la deuxième fois consécutive une gare routière d’Abuja (la capitale). Auparavant, le 15 avril, dans le Borno State, on avait imputé aux membres de Boko Haram l’enlèvement d’une centaine d’écolières. La veille, on enregistrait déjà le pire attentat meurtrier à la bombe que la capitale fédérale n’ait jamais connu (71 morts et 124 blessés).
Au même moment, en dépit des succès de la première phase de Serval, nous enregistrons la recrudescence d’attentats terroristes dans les trois régions septentrionales du Mali. Ainsi, à la faveur de négligences coupables de la France et la MINUSMA, les groupes armés ont véritablement repris du service. L’armée malienne ne disposant pas de grands moyens est curieusement interdite d’assurer la sécurité intérieure et l’ordre public dans les régions du nord, notamment à Kidal, ces groupes y font la loi. Pour preuve : il y a une semaine, les combattants du MNLA et de MUJAO se sont affrontés sans que ni les forces internationales et ni l’armée malienne ne sachent exactement comment les hostilités se sont déroulées (de leur propre aveu).
Au Niger, souvenons-nous des attentats et enlèvements spectaculaires d’Arlit et de l’attaque de la prison centrale de Niamey par des branches d’Al Qaïda au Maghreb. Le Tchad également connaît actuellement quelques infiltrations de Djihadistes en provenance de la Libye voisine. En Algérie, le terrorisme islamiste est devenu quasi-endémique. Le tableau sombre des activités terroristes n’est pas exhaustif ! Hélas !
Le pire est jusque-là que les différents pays confrontés n’arrivent pas à mettre en place une véritable synergie d’actions pour enrayer le fléau. Chacun luttant de son seul côté. Les pays occidentaux européens qui jouxtent le Sahel-Sahara à partir de la Mer méditerranée semblent négliger les conséquences des débordements de la menace terroriste à l’intérieur de leur propre frontière.
Cependant existe, dans la bande sahélo-saharienne, le Comité d’Etat- Major Opérationnel Conjoint (CEMOC), regroupant l’Algérie, la Mauritanie, le Niger et, bien sûr, le Mali. Un comité qui, compte tenu des incompréhensions et des égos, n’est pas opérationnel jusqu’ici. Pis, le Commandement d’AFRICOM (organisme militaire américain censé lutter contre le terrorisme en Afrique) n’arrive pas à donner satisfaction. Avec Serval, on avait tant espéré voir disparaître le terrorisme islamiste. Mais force est de constater que ses cellules n’avaient été qu’endormies. La preuve : elles sont en train de se réveiller une à une.
Pourtant, il faut nécessairement une véritable synergie d’actions à l’échelle régionale comme internationale contre ces folies meurtrières qui entravent le développement économique et social de nos pays !
L’Afrique sahélo-saharienne (communément appelée Sahel) ne doit être laissée à son seul sort. La communauté internationale reste donc vivement interpellée. Elle doit aussi tout faire afin qu’en Centrafrique l’épuration ethnique n’ait pas lieu. Sinon, les groupes armés vont indubitablement sévir dans ce pays en provenance du Tchad et du Soudan. En ce moment, les dégâts pourraient être incommensurables !
Par Gaoussou M. Traoré
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