Afrik’Actu* : Second tour de la présidentielle béninoise : Patrick talonne dangereusement Zinsou

0

Ce dimanche 20 mars, pour la première fois dans l’histoire  du Bénin démocratique, deux hommes pas très connus de l’échiquier politique, vont s’affronter dans les urnes. La  particularité  que  Lionel Zinsou et Patrick Talon n’appartiennent pas au sérail politique béninois, apporte du suspense au vote.  Mais au décompte final, la Commission Electorale  Nationale Béninoise va forcément désigner un vainqueur entre  le banquier d’affaires Zinsou et le richissime  Talon, magnat de la filière coton au Benin.

D’ores et déjà, à quelques jours  du scrutin, on sait que le Premier ministre sortant, disposant au premier tour de 28,44%, peut compter sur le soutien affiché des trois grandes formations du pays. Alors que son challenger Talon, crédité au premier tour de près de 25%, compte sur l’effet porte-à-porte et surtout le soutien du troisième larron de la présidentielle, Sébastien  Ajavon, un homme d’affaires comme lui, magnat de l’immobilier et de la volaille. Or, depuis la proclamation officielle des résultats par la Cour Constitutionnelle, Sébastien  Ajavon et ses lieutenants continuent de  procéder  à un jeu opaque pour ne pas se positionner explicitement.  L’homme d’affaire est bien convaincu que son soutien sur tel ou tel candidat est déterminant pour le propulser ce 20 mars à la tête de l’ex- Dahomey. Mais aussi entre les deux tours, d’autres candidats, pas des moindres comme le banquier responsable de FMI Afrique, Abdoulaye Bio Tchané, avec 9% des voix au premier tour et Pascal Koupaki, 6%, sont demeurés évasifs sur leur soutien à l’un ou l’autre candidat.

Si l’alliance de la « rupture »,  composée essentiellement d’Ajavon, de Talon et d’autres petits candidats,  fonctionne comme il était convenu, Zinsou court un dangereux risque d’être battu au second tour par son challenger.  Surtout  que Zinsou, caricaturé comme un homme qui ignore les réalités béninoises, est perçu (ou dépeint) par ses détracteurs comme le candidat de la France-Afrique. Mais puisque le Premier ministre est  potentiellement soutenu par les grandes formations politiques dans le cadre de « l’alliance républicaine », ses chances demeurent intactes. Surtout   qu’en Afrique, il est très difficile de battre le candidat soutenu par le pouvoir. Le jeu va être très corsé ce 20 mars.

Toutefois, comme au premier tour, la puissance de l’argent sera également déterminante pour départager les deux rivaux. Or, il se trouve qu’aucun d’eux ne manque de cette précieuse manne financière pour faire basculer les électeurs en sa faveur. Alors le suspense va continuer jusqu’à la proclamation des résultats. Car en Afrique, les électeurs, ne voyant pas de mal à vendre leur voix, ne votent pas en considération des consignes de vote ou par conviction politique, mais plutôt par affinité parentale, régionale.

 Gaoussou M. Traoré

Commentaires via Facebook :