Afrik’Actu : Matignon : C’est Valls!

0
Manuel Valls - Matignon
Manuel Valls | REUTERS

Lorsque ce jeune Espagnol de près de 20 ans immigrait au début des années 80 en France pour y  étudier, rien ne présageait qu’il deviendrait  un jour le  vingt et unième Premier ministre de la  Vème République du pays du Général De Gaulle. Mais  très tôt,  Manuel  Carlos Valls Galfettti, né le 13 août à Barcelone (Espagne), fils de Xavier Valls et de Luisangela  Galfetti (originaire de la Suisse italienne), comprit qu’il fallait acquérir, en raison de ses ambitions, la nationalité française. C’est pourquoi,  dès 1982, il se naturalisa Français. Mais avec l’option de conserver sa nationalité d’origine.

 

 

Pour davantage s’intégrer, il effectua son service militaire dans l’armée française.  Où il rencontra un certain Arnaud Montebourg.  Cependant, c’est au sein de l’Université 1 Panthéon-Sorbonne, où il obtient en 1986 une licence en Histoire, qu’il connut ses principaux amis. Sa première épouse, Nathalie Soulié fait partie de ce premier cercle d’amis.

 

 

Cependant, dès 1980, à 17 ans, il a adhéré du Parti socialiste pour soutenir l’ancien Premier ministre français Michel Rocard. Au même moment, il intègre les réseaux rocardiens de « la deuxième gauche », opposés au sein du PS à François Mitterrand (1er Président socialiste de la Vème République). De même pendant ses études à la Sorbonne (Centre Tolbiac), il adhère au syndicat étudiant UNEF-ID pour devenir conseiller de Michel Rocard pour les affaires étudiantes. Mais lors de l’élection présidentielle en 1981, le jeune Valls ne pouvait voter, parce que tout simplement… il n’était pas encore Français.

C’est donc en politique, dans laquelle il va désormais exceller et faire  carrière, qu’il va se nouer d’amples amitiés et se faire beaucoup remarquer. Ainsi en 1985, il quitte la Ligue des droits de l’Homme pour protester contre l’opposition de cette organisation à l’extradition des membres de l’ETA par le gouvernement socialiste. De 1983 à 1986, il est attaché parlementaire. A 24 ans, en 1988, il est élu au Conseil régional de l’Ile-de-France (dont il devient premier vice-président 10 ans plus tard).

Entre 1991 et 1993, il est délégué interministériel aux jeux olympiques d’hiver d’Albertville. Après, il est devenu secrétaire national du PS à la Communication. Puis entre 1997 et 2002, Valls entre pour la première fois à Matignon pour devenir chargé de la communication et de la presse du Premier ministre, Lionel Jospin. Après la défaite de son mentor politique à l’élection  présidentielle, Valls continue son aventure politique. Il cumule d’abord des échecs  dans des élections municipales dans plusieurs circonscriptions, avant de faire d’Evry (Essonne) son fief politique. Car, précisément en 2001, il y est élu maire et député en 2002. Valls est réélu député à l’Essonne cinq ans après. Fort de son score (plus de 62%) à cette dernière élection, il prôna la refondation du PS. En 2007, il refusa, au titre de l’ouverture du président Sarkozy, l’offre de ce dernier d’entrer au gouvernement Fillon. Réélu également maire d’Evry en 2008, il dut abandonner son siège en 2012 pour devenir ministre de l’Intérieur de Jean Marc Ayrault.

Cependant au 1er tour des primaires du Parti socialiste pour la candidature à la candidature présidentielle, il n’obtient que 6% des voix. Éliminé, il rallie François Hollande au second tour. Ce dernier le nomme directeur de la communication de sa campagne pour la présidentielle de 2012. Valls, par son omniprésence aux côtés du candidat Hollande, structure sa campagne pour le mettre à l’abri des journalistes. Toutes choses qui lui ont valu d’occuper place Beauvau.

Pourtant la nomination de Valls, comme deuxième Premier ministre de François Hollande, suscite des critiques d’une partie de la gauche qui le considère comme très à droite, de même de l’opposition, qui pense que son bilan n’est pas très glorieux au ministère de l’Intérieur.

Mais puisque, lors de la passation de service à Matignon, Manuel lui-même a reconnu que la tâche de Premier ministre est éprouvante mais exaltante, il aura donc à prendre des décisions douloureuses afin que l’économie française, très mal en point, reparte à nouveau.

En tout cas, cet homme, qui ne pratique pas un discours démagogique et prône la pensée libérale au sein du PS, a toutes les chances en sa portée. A condition qu’il fasse ses choix conformément à la doctrine de Pierre Mendès France. Lequel avait prôné que gouverner, c’est choisir !

Par Gaoussou M. Traoré

 

Lire aussi sur  www.lechallenger.com  en partenariat avec Maliweb.net

Commentaires via Facebook :