Afrik’Actu* : Le capitaine ADO peut arriver à bon port !

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Côte d'Ivoire: Ouattara réélu dès le premier tour avec plus de 83%
Le président ivoirien Alassane Ouattara et sa femme Dominique en meeting électoral à Abidjan le 23 octobre 2015.
REUTERS/Luc Gnago

Après  l’investiture d’Alassane Dramane Ouattara (ADO), ce mardi 03 novembre,  pour  exercer son second et dernier mandat consécutif, la Côte d’Ivoire renoue enfin avec une alternance pacifique au pouvoir. Mais ce capital démocratique risque d’être gravement compromis si jamais les  inconditionnels de Laurent Gbagbo, non contents  d’avoir boycotté la présidentielle,  mettent à exécution leur menace de ne pas reconnaître les institutions républicaines et persistent dans leur logique de fauteuil  vide, en refusant de participer aux futures élections législatives et municipales.

En  revanche, pour qu’ADO puisse  entamer  son deuxième mandat dans la sérénité   sur un  boulevard libre,  afin de  pouvoir appliquer son projet de société,  il lui faut  davantage redoubler d’efforts  dans la  quête permanente de réconciliation nationale. Ce qui exige prioritairement une réactivation rapide de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), dont les membres doivent  objectivement refléter la physionomie  réelle du paysage sociopolitique et provenir de toutes les régions du pays.  Ce qui pourra permettre à ce que l’opposition ne puisse  plus continuer à avoir un argumentaire  solide pour  se sentir exclue du processus de réconciliation nationale.

Cependant une meilleure réconciliation ne peut se substituer à l’action judiciaire. Ce qui implique que l’équipe d’ADO doit  beaucoup s’investir  en mettant à la disposition du pouvoir judiciaire toutes ses prérogatives constitutionnelles et  veiller  à ce que l’institution judiciaire soit réellement autonome et indépendante du pouvoir exécutif.  Dans ces conditions, nombreux seraient les inconditionnels non irréductibles de Gbagbo de refaire confiance  en leur justice nationale  et amener à rejoindre le processus politique normal.  Comme accepter de participer aux futures  élections législatives et municipales prévues dans les mois à venir. Le nouveau capitaine du navire Côte d’Ivoire  doit  emprunter ce cap, pour arriver à bon port.

Dans son discours d’investiture, ADO a ainsi tenu à dire  qu’il a compris ces concitoyens  pendant l’exercice de son premier quinquennat et lors de la campagne présidentielle. Ce qui sous-tend qu’il connaît désormais toutes  les attentes des uns et des autres.  Raison pour laquelle, il a promis d’être le président sans exclusive de tous  les ivoiriens.  Auxquels il a promis une nouvelle  constitution débarrassée de toute discrimination quelconque et l’amélioration de leurs conditions de vie.  Des promesses qu’il  ne pourrait  tenir sans une meilleure redistribution des fruits de la croissance que le pays connaît actuellement.  C’est pourquoi  ADO, conscient que la tâche ne lui sera pas facile sur le plan social, devra  donc s’atteler à réussir le pari.    Encore que  sur le plan politique, il est évident que le nouveau président devra se préparer à affronter des remparts que son opposition radicale serait amenée à  poser contre lui  dans l’exercice de son ultime mandat.

Pourtant le nouveau président, malgré tout cela,  possède  assez d’atouts en main pour s’en sortir. Comme la bonne santé économique de son pays. Mais aussi la réussite de  la  réconciliation des ivoiriens et une bonne justice sont nécessaires pour un meilleur accomplissement   de ses nombreuses tâches. Parallèlement à cela, l’équipe d’ADO, ne lésinant sur aucun effort légal, doit chercher à atténuer la  capacité  de nuisance de l’opposition et  réussir à apaiser leurs revendications objectives et responsables. Lesquelles doivent être prises en compte. Ce qui éviterait  au pays d’enregistrer des remous politiques inutiles qui auraient des répercutions  socioéconomiques néfastes.

  Gaoussou M. Traoré

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