Une détermination qui a certainement conduit Alpha Condé, lors de sa visite officielle la semaine dernière au Sénégal, à déclarer que la présidentielle aura bien lieu le 11 octobre prochain avec ou sans la participation de l’opposition. Ainsi, pour couper court à toutes incertitudes dans l’organisation du scrutin présidentiel, le président sortant a signé et fait publier lundi dernier un décret dans ce sens. Ce, en guise de respect du délai constitutionnel de 60 jours prévu.
Avant-hier 11 août, lors de la convention du Rassemblement pour le Peuple de Guinée (RPG)- Arc-en-ciel, il est plébiscité comme candidat pour un deuxième mandat. Et, comme pour verrouiller le tout, le président de la Cour Constitutionnelle marque aussi le pas, en annonçant à son tour que la liste de la candidature à la présidentielle du 11 octobre est ouverte dès le 12 août.
A partir de la candidature officielle d’Alpha Condé, qui survient seulement quelques semaines après celle de son principal challenger, Mamadou Cellou Dalein Diallo, du décret du 11 août, ainsi que la prestation de serment des membres du collège médical devant certifier de la bonne santé (physique et intellectuelle) des candidats à pouvoir diriger le pays, s’achemine-t-on irréversiblement vers l’organisation transparente et apaisée du scrutin présidentiel en Guinée ? Rien n’est moins sûr !
Pourtant, les menaces de boycott du processus électoral par l’opposition politique demeurent toujours en l’air, l’opposition n’y ayant pas adhéré totalement. Ainsi comme pour étayer cela, pas qu’avant-hier, le chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, a annoncé l’organisation prochaine de la journée ville morte pour dénoncer « la procédure bancale » qui aurait suivi l’arrestation d’un député de son camp. En outre quand l’on sait que la même opposition n’a jamais accepté le chronogramme électoral enclenché par le pouvoir, de même qu’il réfute toujours la composition de la Ceni, il va s’en dire que la tenue du scrutin présidentiel à la date indiquée restera hypothétique jusqu’ à l’échéance du 11 octobre.
Toutefois, pouvoir comme opposition devront, dans l’intérêt supérieur de la nation guinéenne, accorder le violon afin que leur pays retrouve la normalité politique. Ce, avec des élections apaisées et dont les résultats seront dorénavant acceptés de tous. Ils devront également dépasser leur égo, en l’occurrence les deux ténors politiques, pour montrer le bon exemple à la génération montante que la démocratie transparente, même avec une alternance, est bien possible dans le pays d’Ahmed Sékou Touré. Que Dieu nous aide, « N’bara Moh » !
Gaoussou M Traoré