Afrik’Actu* : G5 Sahel, Enfin Bamako adopte l’approche économique !

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La réunion  internationale  à Bamako, la semaine écoulée, entre les cinq pays du G5 sous l’égide du  Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD), en vue de sécuriser et valoriser les zones frontalières, a unanimement adopté, en plus d’une élaboration de dispositifs militaires coordonnés  sur les frontières,  l’approche économique pour lutter contre le terrorisme transfrontalier. Cette réponse économique est vue par les experts du PNUD comme un moyen de juguler le péril terrorisme dans les pays du Sahel. D’où l’implication du PNUD à leurs côtés. Bamako pourra-t-il ainsi devenir la  grande nouveauté qui vient mettre  fin à  l’utopie de lutter contre la barbarie terroriste avec les seules armes militaires ? En privilégiant l’approche économique pour lutter contre le terrorisme, Bamako est loin d’être une simple répétition des précédentes réunions.

Concomitamment à l’action militaire, le PNUD a désormais proposé la sécurisation de l’espace sahélien dans un cadre de développement économique.  Puisque selon son argumentaire, les jeunes sont recrutés  par les mouvements terroristes par manque d’opportunités. Ce qui a même amené le  Directeur du bureau Afrique du PNUD à admettre  qu’en « investissant dans la cohésion sociale, dans la bonne gouvernance et dans le développement, on pourrait éliminer la propension à l’utilisation des jeunes dans les mouvements terroristes ».  L’adoption de l’approche économique pour combattre le terrorisme est une véritable avancée qui tranche  enfin avec la rhétorique habituelle  des rencontres passées qui n’étaient que de toute hypocrisie.

Car depuis la création du G5 sahel  (regroupant le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie,  le Niger et le Tchad) il n’était  constamment question que de vouloir lutter contre le terrorisme international avec les seuls moyens militaires. Pour ainsi mener à bien cette volonté des pays membres, des rencontres de haut niveau ont régulièrement  lieu entre les Chefs d’Etats,  les ministres, les experts et les Chefs d’Etat major des armées.  Sans que ces rencontres de haut niveau ne soient en réalité porteuses que de vaines  promesses  de mutualisation des forces armées et  des renseignements. Avec la triste réalité qu’au-delà  de l’opération française Barkhane  qui est évidemment l’unique force capable de fournir une riposte militaire digne de ce nom aux menées  terroristes, il n’y a aucune force nationale qui puisse toute seule,  y faire face.

Confrontées à des problèmes logistiques et financiers, mais aussi à un déficit de ressources humaines, les forces armées ne sont jamais arrivées à  se déployer convenablement sur le vaste territoire sahélien. Ce qui a laissé le temps aux forces terroristes  de commettre non seulement leurs sales crimes, mais également de recruter facilement au sein de la population juvénile majoritairement désœuvrée. Laquelle, faute d’alternative, n’hésite pas à rejoindre leurs rangs. Surtout quand les moins âgés sont également  les plus facilement endoctrinés pour mourir en « martyrs ». L’analyse des centaines d’attentats terroristes au Mali, de 2013 à ce jour, peut bien  témoigner de cela !

 Gaoussou M. Traoré

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