Afrik actu * : Sécuriser les infrastructures du Mali ou accepter le triomphe terroriste

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La menace  terroriste est quasi-permanente sur l’ensemble du territoire.  De façon récurrente, les populations civiles et les forces de défense et de sécurité font l’objet d’attaques terroristes.

Les forains sont dissuadés  de  se déplacer pour exercer leur commerce au centre et au nord du Mali. Ce qui nuit gravement à l’économie  du pays. Comme si cela ne suffisait pas, les terroristes qui sont adeptes de la négation du développement, évoluent dans leur stratégie de  destruction du tissu économique en s’attaquant désormais aux infrastructures et aux moyens qui permettent de les créer.

Ainsi, de présumés djihadistes  armés  ont attaqué et incendié le jeudi 8 mars,  le chantier de construction d’un barrage au centre du Mali, près de la ville de Djenné, dans la région de Mopti. La  trentaine d’hommes armés, arrivés à motos, a regroupé les travailleurs du site et mis le feu au chantier. Une grue de 60 tonnes et une autre de 30 tonnes  ont  été calcinées. Des véhicules, des groupes électrogènes, des pièces de l’ouvrage en construction qui devaient par la suite être montées, ont été  aussi détruits. Les assaillants sont ensuite repartis, sans coup férir, parce que le site de l’ouvrage ne bénéficiait  visiblement pas  de protection militaire.

Or, cet ouvrage coûtant des dizaines de milliards de francs CFA, devrait  changer le paysage local, c’est-à-dire, permettre  de rallier la ville de Djenné par un pont. Jusque-là, les populations locales et les  touristes sont contraints,  en période de crue, d’emprunter un bac pour traverser le fleuve Baní, un affluent du fleuve Niger. De même, à terme, il devrait permettre en amont d’inonder 50 000 hectares de terre.

Auparavant, la ville de Niafunké à 35 km de dans la localité de Soumpi, a été dans la nuit du mardi 24 au mercredi 25 octobre 2017, la cible d’une attaque terroriste. Le bilan avait été de deux militaires tués, plusieurs blessés, 3 véhicules des FAMA emportés. 21 camions-remorques  de la société SATOM, maître d’ouvrage des  travaux de réalisation de la route Tombouctou-Goma-Koura en trois lots, sur financement du FED, sont brûlés. Les travaux de désenclavement du centre-nord du Mali, qui connaissaient un taux d’exécution de 40% sur l’axe Niafunké-Léré,  seront retardés, voire arrêtés. Les terroristes qui pratiquent la stratégie de la terre brûlée, comme d’habitude, étaient au courant  du  fort dispositif sécuritaire mis en place au niveau du campement de la société SATOM.

En scrutant dans le mode opératoire de ces deux cas regrettables, l’on peut  aisément constater que les terroristes bénéficient malheureusement de renseignements fiables sur nos  forces de défense et de sécurité, en l’occurrence sur leur  nombre et  leur mouvement. Ils veulent empêcher tout développement. Toute chose qui interpelle  vivement les autorités politiques et administratives à ne  plus lésiner sur les moyens pour doter les forces de défense et de sécurité de moyens militaires nécessaires et adéquats.  Notamment des renseignements fiables pour anticiper sur les forces terroristes et mieux  sécuriser, au-delà des populations, l’ensemble des infrastructures que compte le Mali.

C’est l’unique prix à payer afin de préserver les maigres infrastructures que nous possédons par le biais des dettes extérieures contractées. Grâce à une simple volonté politique, cela est bien à notre portée. Le contraire serait  d’accepter tout simplement, le triomphe terroriste dans notre pays.

 Gaoussou Madani Traoré

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