Afrik actu * : Quand le Président des USA dérive

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1/12/2018 - Donald Trump - Washington, District of Columbia, United States of America: (Ron Sachs / CNP / Polaris)

En taxant le jeudi dernier, certains pays africains et Haïti de « pays de merde », le président des USA a provoqué de nombreuses  réactions d’incompréhension et d’indignation à travers le monde civilisé et libre. Tel l’effet d’une onde de choc  tellurique, les propos de Donald Trump  ont amené le Haut-commissariat  de  l’ONU aux droits de l’homme, de nombreux Chefs d’Etat africains, à les qualifier de honteux et racistes. Au pays de la Terranga, Macky Sall, très choqué, n’a pas manqué  de twitter  pour faire comprendre au numéro un américain que « L’Afrique et la race noire méritent le respect et la considération de tous ». Alors que le  Botswana,  qualifiant  les propos du président américain « d’irresponsables et répréhensibles », a convoqué   l’ambassadeur  américain en poste à Gaborone pour  qu’il précise si  les propos de son président  s’adressent à lui.

Les propos racistes et simplistes, désormais récurrents,  de  Trump contre la race noire, les minorités hispaniques  de son pays et,  son islamophobie, ne  surprennent  guère le monde. Par contre, on se demande quel but cherche-t-il à vouloir à tout prix dénigrer la race noire ?  Notamment devant une  sénatrice américaine d’origine haïtienne lors d’un débat à la Maison Blanche pour la recherche de compromis à l’adoption d’une  nouvelle politique d’immigration  pour les USA ? Est-il devenu réellement fou  ou cherche-t-il simplement à amplifier le clivage racial  dans son pays et le reste du monde pour exister et se maintenir au pouvoir ?

Comme par hasard, le livre brûlot écrit par un journaliste chevronné  de New York, intitulé « Fire and Fury » (Feu et Fureur), est mis en vente au  lendemain des propos indignes  de Trump. Il relate les premiers faits et gestes de l’actuel locataire de la Maison Blanche. Dans ce document, certains des anecdotes rapportés par son ancien Conseiller spécial, suscitent des doutes sur sa capacité intellectuelle et son aptitude mentale à diriger les USA.

En novembre prochain, les américains seront dans les urnes pour les élections de mi-mandat. Il y aura  le renouvellement des membres de la Chambre des Représentants et du tiers des Sénateurs. Or, les analystes politiques prévoient une chute du parti républicain. Ce qui aurait  pour conséquence de  provoquer  en 2018 une inversion de majorité au profit des démocrates dans le Congrès (Sénat et Chambre des Représentants). Pour empêcher cela, Trump  pense  certainement  qu’il faut maintenir  sa position de haine raciale contre les noirs, son islamophobie et son mépris des communautés hispaniques, qu’il a adoptés pour gagner la présidentielle,  dans son agenda politique.

Pourtant,  il n’est plus question de savoir si  Trump est  fou ou pas. Car le simple fait  qu’il ait le mépris de la liberté d’expression et de la presse, qu’il soit  anti droit international   (ne respectant pas ou mettant en question l’ensemble des traités et conventions signés  par son pays), ultranationaliste, anti conformiste et unilatéraliste (pour faire éloigner au Proche Orient  la solution prônée par les Nations Unies  de deux Etats, Israël et Palestine, ayant comme capitale Jérusalem),  quasiment analphabète, fasciste, l’actuel locataire  de la Maison Blanche est loin  d’incarner  les valeurs  du monde libre.

Ce qui signifie  tout simplement que Trump  n’est plus  digne d’être le leader de son pays, où la Constitution garantit, fort heureusement, l’égalité raciale  et les droits civiques (obtenus  après de rudes combats politiques), les droits individuels et collectifs, la liberté d’expression et de culte.  Car si le président des USA  dérive, c’est le monde entier qui risque d’en faire les frais.

Gaoussou Madani Traoré

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2 COMMENTAIRES

  1. Les propos de Trump ne sont pas une dérive…il a fait cette sortie à dessein pour humilier , et choquer et dire sa haine ..
    Pour les actes il veut geler le regroupement familial et traquer les citoyens des pays qu’il a nommés

    Ce dont j’ai peur c’est qu’il fédère pas mal d’américains et surtout qu’il libère la parole de dirigeants d’autres pays…On sait qu’en Europe centrale certains pays criminalisent l’immigration irrégulière…
    En Allemagne berceau de la famille Trump la région dont il est issu n’est pas très fière d’un être comme celui çi

  2. mr, je crois que vous manquez d’objectivité. mieux que vous, trump sait que l’immigration est à la base de la force des usa, mais, est-ce normal d’avoir des pays où le pouvoir est voleur, corrompu? non, mr, il s’il faut s’en prendre à vos dictateurs corrompus, mr.
    trump a raison. sans la merde au quotidien, comment comprendre des cadres formés quittent leur pays.
    non, nous vivons dans la merde et la corruption; il faut ouvrir les yeux grandement ouverts.
    macky sall a institué le visa, nous l’avions soutenu. au bout d’un an, il était revenu sur la loi.
    on prend souvent des lois de souveraineté, qui sont loin de l’économie.
    s’il faut attendre que trump nous rappelle notre merde, et nous en offusquer; ce qu’il manque quelque chose dans notre raisonnement.
    des pays, en 2018, où les présidents prennent l’argent, où les routes, les ponds, faits par l’argent contribuable sont dits du président.
    trump est élu par les américains, il n’a de compte à rendre à aucun pays.
    la realpolitik a fini par tuer le monde; il n’y a que les espèces comme trump pour mettre les pieds dans cette merde de relations internationales.
    nous vivons dans la merde, nous devons avoir le courage de le dire.
    aucun avenir pour personne.

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