Afrik actu * : L’Afrique du Sud et la problématique Zuma

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Jacob Zuma a donné son feu vert à une enquête portant sur le fonctionnement des services fiscaux (photo d'archives). © PHILL MAGAKOE / AFP
Jacob Zuma a donné son feu vert à une enquête portant sur le fonctionnement des services fiscaux (photo d'archives). © PHILL MAGAKOE / AFP

Le Comité exécutif du Congrès National Africain (ANC) – le parti au pouvoir – a décidé depuis le mardi de « rappeler » officiellement le président Jacob Zuma. Une décision qui  oblige  le président sud-africain à démissionner dans les brefs délais, sous peine  d’être contraint par  le Parlement  de son pays  qui activerait  contre lui  un processus d’impeachment. Et  comme si cela ne suffisait pas,  dans le dessein de  désavouer, voire d’humilier le Chef de l’Etat,  ce fut le tour de  la police sud-africaine d’entrer dans la danse  en faisant  une descente aux fins de  perquisition  au domicile de la riche famille industrielle et indienne Gupta, réputée  très proche du Chef de l’Etat. Ces faits sont-ils précurseurs de la fin de règne du « guerrier Zoulou » ?

Si l’on ne dispose pas de calendrier spécifique pour obliger Jacob Zuma à jeter l’éponge, une chose est certaine, ses détracteurs au  sein de sa propre famille politique sont impatients de le voir quitter au plus vite le navire sud-africain qui ne cesse de tanguer depuis  qu’il est mêlé à des affaires de  corruption. Un départ qu’ils  obtiendront sans doute, de gré ou de force. Mais seulement  le  hic est que le départ  non négocié du numéro Un sud-africain mettrait l’ANC dans une position inconfortable pour affronter les prochaines échéances électorales, notamment les législatives. Ce qui sous-entend que le parti de Nelson Mandela doit impérativement faire attention à la problématique Jacob Zuma.

Une motion  de défiance est d’ores et déjà déposée par l’opposition sud-africaine contre le président et sera débattue ce jour-ci.  Or, il  se trouve que son propre parti, l’ANC,  a officiellement mis fin à ses fonctions par l’entremise de son Conseil  national exécutif, qui est l’organe décisionnel. L’ANC  va-t-il appuyer cette motion de l’opposition ou va-t-il déposer sa propre motion ? Dans aucun des cas, la procédure n’est favorable au parti au pouvoir. Ce qui veut dire qu’il a intérêt à négocier la sortie de son ancien leader, pour préserver la  cohésion au sein de l’ANC.

Car,  même si Zuma sait qu’il a déjà tout perdu et  qu’il ne peut plus continuer  d’occuper les fonctions de capitaine du  Paquebot  sud-africain,  il est tout de même conscient que son départ non négocié pourrait avoir des conséquences fâcheuses sur  le devenir du parti. Ce qui est tout à fait évident, si l’on sait qu’au  dernier  congrès, le parti a  visiblement connu une  véritable fracture en deux grandes composantes. Celle qui lui est demeurée fidèle, ayant  quasiment le même poids politique  et électoral que celle qui lui est opposée.  C’est dire que l’ensemble des dirigeants de l’ANC doivent  savoir raison garder, pour le bien du parti !

Gaoussou Madani Traoré

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