Depuis quelque temps les pays sahéliens appuyés par la France envisagent de transformer le G5 Sahel en Mission onusienne. Le projet n’a pas l’heur de faire l’unanimité au sein des puissances occidentales, au premier rang desquels les USA. Le principal bailleur de l’ONU hésite à financer une énième mission du genre en Afrique ‘’trop chère, trop compliquée’’ à ses yeux. D’où leur préférence pour les accords militaires bilatéraux avec des États sahéliens jugés fiables comme le Niger et le Burkina. Une position quasiment figée que Paris s’est toujours engagé à faire évoluer.
Au Sommet des pays du G7- considérés comme les principales puissances industrialisées au monde- à Biarritz (au Sud-ouest de la France), le président Macron a vivement plaidé pour faire débloquer le financement du G5 Sahel (les forces de sécurité des États sahéliens en lutte contre le terrorisme international).
Le Chef d’Etat français a usé de tous les moyens diplomatiques dont il dispose pour faire rallier tout le monde pour la sécurité au Sahel. Notamment dans le cadre d’un nouveau partenariat dont la zone d’intervention s’étendra jusqu’aux rives du lac Tchad ! Il espère ainsi pouvoir faire amener la Communauté internationale, par le biais du mandat onusien, à épauler les forces armées des pays membres du G5 Sahel, mais aussi leurs policiers et douaniers.
Le contexte sécuritaire est de plus en plus inquiétant dans l’espace sahélien. Ce qui doit interpeller fortement la Communauté internationale afin qu’elle permette l’attribution à la force conjointe du G5 Sahel d’un mandat plu robuste sous le Chapitre 7 de la Charte de l’Organisation des Nations unies.
En prenant en février dernier la présidence en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat du G5 Sahel, le président burkinabè, dans la même optique, avait rappelé l’urgence de la mise en œuvre du Programme d’investissements prioritaire – feuille de route pour le développement durable des pays du Sahel. Pourvu que le président Trump comprenne cette nécessité !
En amont du Sommet de Biarritz, les ministres du G7 et leurs homologues sahéliens se sont réunis en mi-août pour affiner leurs positions. La France avait mis l’Afrique, notamment l’insécurité au Sahel, au cœur des préoccupations et l’initiative a été vivement saluée par les pays sahéliens ! A cet effet, le Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad et la Mauritanie ont signé une Déclaration commune reconnaissant la nécessité de mesures fortes pour traiter les nombreuses causes de l’instabilité dans la région !
En sa qualité de président en exercice du G5 Sahel, le président du Faso était invité au Sommet. Nous ne doutons pas qu’il a vivement appuyé en coulisse la plaidoirie de son homologue français en faveur d’une grande implication de l’Onu à la force du G5 Sahel !
Gaoussou M. Traoré