Plus de deux semaine après la chute et la capture de Laurent Gbagbo, la vie recommence à se normaliser en Côte d’Ivoire ; les travailleurs ont regagné leurs bureaux, leurs usines ou leurs chantiers, les élèves et leurs professeurs reprennent le chemin des écoles. Mais ce calme apparent n’est-il pas trompeur ? La réponse à cette question est certainement affirmative !
En effet, le pays a été plongé dans la guerre civile il y a de cela dix ans ; donc, des problèmes sécuritaires demeurent. Comment refonder la nouvelle armée ivoirienne regroupant les éléments de l’ancienne rébellion et de l’ex -armée régulière ? Cela devrait être la première équation à résoudre par le Président Ouattara et son gouvernement le plus rapidement possible. Ceux qui ont aidé le président à asseoir l’effectivité de son pouvoir voudront bien être récompensés à juste titre.C’est ainsi que pour éviter un éventuel dérapage militaire, il faut aller vite et mettre chacun à sa place et désarmer toutes les milices et autres forces combattantes qui ne soient pas l’armée régulière naissante.
Déjà, l’énigmatique sergent-chef, Ibrahima Coulibaly alias IB, à la tête de plus de 5 000 combattants, s’autoproclamant général, demande sa part du gâteau, car il estime avoir contribué à la réussite de l’Assaut final.
Son commando invisible, l’on se rappelle, a, depuis janvier, attaqué régulièrement l’ancienne armée proche de Gbagbo, notamment dans les quartiers nord d’Abidjan. C’est dire que dans la nouvelle armée ivoirienne, outre le problème d’effectif, il y aura des questions de grade qu’il faudra circonscrire dans la mesure du raisonnable. Le président Alassane Dramane Ouattara et son équipe doivent réconcilier tous les Ivoiriens, du nord au sud, d’est à l’ouest, de toutes confessions religieuses, que Gbagbo s‘est toujours évertué à diviser dans l’exercice de son pouvoir.
Le défi sécuritaire, puis les autres
Aussi, il faudra que tous les proches du président sortant, en l’occurrence la hiérarchie militaire sortante, soient mis aux arrêts et jugés sans haine dans l’indépendance judiciaire et dans toutes les rigueurs du droit.
L’héritage qu’a laissé le président sortant est lourd économiquement, socialement, politiquement mais, surtout, sécuritairement. C’est dire que c’est le sécuritaire qui est le plus important car, sans lui, rien ne peut se faire, aucune économie ne peut tourner. Une fois le pays sécurisé, les investisseurs viendront, des emplois seront crées à nouveau et le tissu économique et social renaîtra.
* Par Gaoussou Madani TRAORE