Afghanistan : les talibans s’attaquent à la présence des femmes à la télévision

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En Afghanistan, le ministère taliban de la Promotion de la vertu et de la prévention du vice ordonne ses premières directives. Il a appelé entre autres, les télévisions afghanes à ne plus diffuser de séries montrant des femmes et les femmes journalistes à porter le voile islamique.

Avec notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali

Les feuilletons et les séries à l’eau de rose dans lesquels apparaissent des actrices doivent cesser ordonne le ministère de la Promotion de la vertu et de la prévention du vice. Dans son collimateur, les séries turques notamment qui ont beaucoup de succès en Afghanistan et dans lesquelles les actrices ne sont pas voilées.

Avant la prise du pouvoir par les talibans, une censure existait déjà puisque les décolletés des actrices étaient floutés et les scènes dans lesquelles les acteurs s’embrassaient étaient censurées. Les talibans ordonnent, eux, le retrait de ces feuilletons jugés non conformes aux valeurs islamiques. Ils exigent aussi que les femmes journalistes portent « le voile islamique » à l’écran. Aucune autre précision n’est donnée.

Déjà beaucoup de changements à la télévision

En Afghanistan pourtant, la télévision afghane a déjà bien changé depuis que les talibans ont pris le pouvoir il y a trois mois. Certains programmes de musique n’ont plus lieu et les femmes animatrices et journalistes ont troqué leurs tenues colorées contre des vêtements sobres et ont renoncé au maquillage prononcé qu’elles arboraient fièrement avant l’arrivée des fondamentalistes religieux. Les voiles lâchement posés à l’arrière de la tête ont disparu, les femmes à l’écran couvrent totalement leurs cheveux.

Shaharzad Akbar, qui était à la tête de la commission indépendante des droits de l’homme avant la chute de l’ancien gouvernement a régit sur Twitter. « Quand commencerez-vous à gouverner et à tenir vos promesses, au lieu de restreindre, détruire et réprimer ? », a-t-elle lancée. Une question à l’attention des talibans qui n’ont toujours pas autorisé la scolarisation des collégiennes et des lycéennes, partout dans le pays.

PAR RFI

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