Le président ivoirien, Alassane Ouattara a piqué une grosse colère en apprenant tardivement que la commission rogatoire a été transmise depuis septembre 2013 au ministre des affaires étrangères et à son collègue des Garde des Sceaux et de la Justice. Mépris, négligence passive diplomatique ou calculs stratégiques lézardés qui soulève une interrogation sur la pertinence d’une cohérence institutionnelle ? Dessous d’une affaire. Exclusif
Dans les tiroirs à quel dessein ? Après avoir classé sans suite en 2012 la plainte de Michel Gbagbo ( fils de l’ancien chef de l’état Laurent Gbagbo ) par le procureur de Paris, le conseil de Michel Gbagbo porte de nouveau plainte avec cette fois ci constitution de partie civile . La juge française qui s’est saisie du dossier a transmis via les canaux officiels une commission rogatoire à l’effet d’entendre un certain nombre de personnalités Ivoiriennes en qualité de témoin assisté parmi eux d’ Alassane Ouattara et de Guillaume Soro.
La commission rogatoire qui a été transmise au ministère ivoirien des affaires étrangères, Charles Koffi Diby par l’ambassade de France en côte d’Ivoire en septembre 2013 commence à révéler ses secrets. Ce courrier a ensuite atterri au cabinet du chef de l’état et transmis au garde des Sceaux et ministre de la justice, Coulibaly Gnénéma Mamadou. Curieusement, selon les câbles des Afriques, ni le chef de l’état Ouattara , ni le président de l’assemblée nationale, Soro Guillaume n’ont été informés de l’existence de cette commission rogatoire. Bizarre et posture suspecte ?
Guillaume Soro avait insisté l’on se rappelle au détour d’une interview – que le ministre des affaires Etrangères et celui de la justice saisis par ses services – ne lui avaient pas spécifié de l’existence d’une commission rogatoire.C’est l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, qui lors de la l’annulation du mandat d’amener a notifié à Guillaume SORO que ses services avaient transmis en septembre 2013 une commission rogatoire par voie diplomatique . C’est dans ce laps de temps que le ministère des affaires Etrangères a retrouvé la fameuse commission rogatoire. Incroyable ! Ce qui a poussé le président Ouattara d’entrer dans une colère foudroyante. Question : A quel fin, ce dossier n’avait jamais été mis à la disposition des plus hautes autorités du pays dont les noms se trouvent cités dans la commission, tout comme les chefs militaires de l’armée Ivoirienne qui eux semblent ne jamais avoir été signifié d’une telle démarche.
OPA en sourdine. Ce qui intrigue, c’est le silence assourdissant de ces deux plénipotentiaires ministres qui sont sur des sièges éjectables, puisque leurs jours étant comptés. L’incohérence qui conforte la lourde faute du tandem Diby Koffi – Coulibaly Fnénéma en sursis, c’est que c’est l’ambassadeur de France lui même qui a précisé au président SORO Guillaume avoir transmis au gouvernement ivoirien la commission rogatoire. Un autre retard à l’allumage porte la signature du Ministre-Directeur de cabinet du président, Marcel Amon Tano, lequel était informé du colis diplomatique,,mais a préfère joué aux cordes silencieuses. A quel dessein ?
C’est lui-même, le puissant Marcel Amon qui a sauvé les têtes des deux ministres mal en point face à la furie du président OUATTARA lors du dernier conseil des ministres de l’année 2015. Il a indiqué au chef de l’état que le dossier a été traité dans les règles de l’art. Comme cela ne suffit pas, l’homme fort d’Abidjan sort le sabre et annonce un imminent remaniement ministériel début janvier 2016.
PAR ISMAEL AIDARA, RÉDACTEUR EN CHEF
Les Afriques