Affaire Pistorius : l’appel du parquet a été rejeté

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Oscar Pistorius après son procès devant la haute juridiction de Pretoria le 6 juillet 2016. © AFP/ MARCO LONGARI

Le parquet demandait un renvoi devant la Cour suprême jugeant la peine de 6 ans de réclusion trop clémente. Il dispose encore d’un ultime recours.

Oscar Pistorius reste condamné à six ans de réclusion pour le meurtre de sa petite amie pour l’instant. Saisie par le parquet, la justice sud-africaine a rejeté une demande d’examen en appel devant la Cour suprême ce vendredi. « La demande d’appel est rejetée. Je ne suis pas persuadée que cet appel ait une chance raisonnable de succès et qu’un autre tribunal puisse arriver à des conclusions différentes », a indiqué dans son jugement la juge Thokozile Masipa, au tribunal de Johannesburg.

Oscar Pistorius a été condamné en juillet en appel à six ans de prison par la juge Masipa pour le meurtre de Reeva Steenkamp, tuée de quatre balles la nuit de la Saint-Valentin 2013. Le ministère public sud-africain demandait l’autorisation de faire appel auprès de la Cour suprême d’appel pour qu’elle aggrave cette sentence.

Appels répétés

Selon le droit sud-africain, l’appel n’est pas automatique et c’est au magistrat qui a prononcé le jugement de se prononcer sur sa recevabilité. Mais cet ultime rebondissement ne signe pas automatiquement la fin de ce feuilleton judiciaire qui passionne les médias sud-africains puisque le parquet dispose encore d’un ultime recours. « Le parquet a toujours l’option de saisir directement la Cour suprême d’appel pour obtenir une peine plus lourde », explique Stephan Terblanche, professeur de droit à l’université d’Afrique du Sud.

En première instance, Pistorius avait écopé de cinq ans de prison pour l’« homicide involontaire » de sa petite amie. Un verdict requalifié l’an dernier en « meurtre » par la Cour suprême, déjà après un appel du parquet. Vendredi, le procureur Gerrie Nel avait tenté de convaincre la juge Masipa que la peine de six ans de prison qu’elle avait infligée à Oscar Pistorius était « scandaleusement clémente ». Il avait notamment ressorti l’un de ses arguments-phares selon lequel Pistorius n’avait pas montré de remords et n’avait « jamais réussi à fournir une explication acceptable » pour son crime.

Un acharnement pour la défense

De son côté, l’avocat de la défense Barry Roux avait critiqué la stratégie du parquet, estimant qu’il souhaitait seulement « punir, punir et punir » son client. « Trop, c’est trop. Cette affaire a été épuisée jusqu’au bout », a dénoncé Barry Roux, dont les arguments ont donc été entendus par la juge. Oscar Pistorius, incarcéré dans l’aile médicale de la prison de Pretoria, n’était pas présent lors de cette audience.

Selon des médias sud-africains, l’athlète est sous surveillance anti-suicide, 24h/24, après avoir été hospitalisé début août pour avoir tenté de se tailler les veines du poignet. Le destin de Pistorius a basculé la nuit du 13 au 14 février 2013 lorsque le sextuple champion paralympique a abattu de quatre balles, chez lui à Pretoria, sa petite amie, le mannequin Reeva Steenkamp, qui était enfermée dans les toilettes. Il a toujours plaidé la méprise, répétant qu’il était convaincu qu’un cambrioleur s’était introduit dans sa maison.

Symbole déchu

Tout au long du procès, la défense avait insisté sur la vulnérabilité du champion et joué la carte de l’émotion. Elle avait même fait marcher Pistorius sur ses moignons, devant la Cour et les caméras du monde entier, pour lui éviter – avec succès – une trop lourde peine de prison. Quatre ans après avoir marqué l’histoire en devenant le premier athlète double amputé à s’aligner avec les valides lors du 400 mètres des JO de Londres, Oscar Pistorius est aujourd’hui bien loin des pistes d’athlétisme.

Les Jeux de Rio se sont achevés la semaine dernière sans lui et ses rêves de retour à la compétition semblent inaccessibles. Selon la loi sud-africaine, Oscar Pistorius ne peut faire de demande de libération conditionnelle avant d’avoir purgé la moitié de sa peine, en 2019 donc. Il aura alors 33 ans.

 Publié le 26/08/2016 à 13:48 | Le Point.fr

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