Affaire DSK : l’accusation a-t-elle encore une chance ?

0

 De nouvelles révélations pourraient porter un coup fatal à la crédibilité de Nafissatou Diallo.

Réponse du berger à la bergère. Après le virulent discours de Kenneth Thompson, avocat de Nafissatou Diallo, qui a réitéré vendredi, par le menu, les accusations d’agression sexuelle et de tentative de viol de la part de Dominique Strauss-Kahn, la défense de l’ancien patron du FMI, désormais libre de ses mouvements, disposerait de nouveaux éléments décrédibilisant d’avantage la parole de la femme de chambre (Voir notre dossier : Le scandale DSK).

Une "source anonyme proche de la défense" de DSK vient de confier au New York Post que l’employée du Sofitel qui l’accuse de l’avoir agressée sexuellement arrondissait ses fins de mois grâce à des revenus tirés de la prostitution. Cette "révélation", à prendre avec des pincettes dans la mesure où elle n’a pas été confirmée officiellement, vient entamer la crédibilité de la plaignante déjà écornée, car cette dernière serait impliquée entre autres dans des affaires de drogue.

Inexactitudes

Selon une lettre adressée le 30 juin par le procureur de New York Cyrus Vance aux avocats de DSK, la femme de ménage aurait menti devant le grand jury sur de nombreux points liés à sa vie personnelle, à son passé et aux circonstances de l’affaire présente. La plaignante a notamment fini par avouer qu’elle avait nettoyé une autre chambre après l’agression présumée. Elle serait ensuite retournée dans la suite de DSK avant de rapporter les faits à son supérieur hiérarchique.

Autre inexactitude, sans lien direct avec les faits, sa demande d’asile politique repose sur des éléments mensongers et le viol qu’elle prétend avoir subi dans son pays d’origine n’est pas celui qu’elle a exposé dans son témoignage devant le grand jury. "Même si cela n’a pas de lien direct avec l’affaire, cela a un lien avec le sujet de l’affaire", note Ron Soffer, avocat aux barreaux de Paris et de New York. "Je vois mal, au vu de toutes ces révélations, ce qui peut encore justifier d’interdire à Dominique Strauss-Kahn de rentrer en France et au procureur de clôturer cette affaire." L’ancien patron du FMI est pour l’heure privé de passeport.

Formellement, la prochaine audience est fixée au 18 juillet. Mais d’ici là, rien n’empêche la tenue d’une nouvelle audience surprise pouvant conduire à l’extinction totale des poursuites pénales contre DSK.

Le Point.fr – Publié le 02/07/2011 à 20:19


Nafissatou Diallo : "Ce type a plein de fric, je sais ce que je fais"

Le Point.fr – Publié le 02/07/2011 à 12:51

Le New York Times révèle les propos qui auraient été tenus par la femme de chambre peu après son agression présumée par DSK. Accablant.

Au lendemain de ses révélations fracassantes qui ont anticipé de quelques heures la décision du tribunal de New York de libérer Dominique Strauss-Kahn sur parole, le New York Times est revenu, vendredi soir, sur les incohérences du témoignage de la femme de chambre qui accuse Dominique Strauss-Kahn d’agression sexuelle, soulignant que les soupçons des procureurs sont apparus une semaine environ après l’arrestation du patron du FMI (Voir notre dossier : Le scandale DSK).

Au début, explique le journal, les relations entre la femme de chambre Nafissatou Diallo et les procureurs étaient bonnes, et son témoignage leur paraissait solide. Mais au fil du temps, déclare un responsable haut placé cité par le NYT, ils ont découvert que Diallo avait sur certains épisodes importants de sa vie présenté différentes versions laissant apparaître des incohérences. Des soupçons sont apparus relativement vite sur les liens de la femme avec certains milieux, écrit le journal. Ainsi, une semaine après l’arrestation de Strauss-Kahn le 14 mai, les autorités ont appris l’existence d’un enregistrement d’une conversation entre un homme visé par une enquête pour trafic de drogue et un autre individu qui disait connaître indirectement la femme impliquée dans l’affaire Strauss-Kahn.

Dépositions accablantes

Les enquêteurs du tribunal de Manhattan ont appris en outre que 28 heures après l’agression sexuelle présumée, la femme de chambre avait téléphoné à un homme emprisonné pour possession de drogue. La conversation a eu lieu en peul, et la traduction n’a été achevée que mercredi. C’est ce jour-là que les enquêteurs ont constaté qu’elle avait alors dit au détenu : "Ne t’inquiète pas, ce type a plein de fric. Je sais ce que je fais." Peu à peu, la crédibilité de la plaignante s’est effritée, poursuit le New York Times. Diallo a menti sur les conditions de son immigration aux États-Unis et n’a pas révélé qu’elle avait des liens avec des personnes soupçonnées de délits.

Les confrontations avec les procureurs, explique le quotidien, sont devenues progressivement tendues, voire acrimonieuses. Tout d’abord calme, Nafissatou Diallo a par la suite éclaté en sanglots et s’est effondrée par terre lors de ses dépositions. Parfois, elle n’a plus communiqué pendant des jours avec les enquêteurs. Le New York Times raconte que la dernière déposition devant les enquêteurs, jeudi dernier, a été accablante pour la jeune femme de 32 ans. Lorsque les enquêteurs lui ont présenté ses relevés prouvant des dépôts de milliers de dollars sur des comptes ouverts à son nom en Arizona, en Géorgie, à New York et en Pennsylvanie, la femme, qui avait dit à maintes reprises que son emploi à l’hôtel Sofitel était sa seule source de revenus, s’est recluse dans le silence et s’est tournée vers son avocat en quête de conseils. "Il était sans voix", a dit de l’avocat un responsable cité par le NYT.


LePoint.fr

 

Commentaires via Facebook :