Affaire DSK : la \”théorie du complot\” frappe l’Élysée

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 Par qui la présidence a-t-elle été prévenue de l’arrestation de DSK le 14 mai ? Et dans quel but ? L’hôtel Sofitel et le groupe Accor sont montrés du doigt.

Pour Claude Guéant, tout est "absolument normal". "Qu’une grande chaîne hôtelière française informe les autorités françaises de ce qu’il est advenu de l’arrestation d’une personnalité mondiale de premier plan qui est de nationalité française, ça me semble absolument normal", a déclaré lundi matin le ministre de l’Intérieur sur France 2. Une montée au créneau pour tenter d’éteindre l’incendie né dans le week-end, après la libération-surprise de Dominique Strauss-Kahn (voir notre dossier : Le scandale DSK).

C’est François Loncle, député PS de l’Eure, qui a allumé la mèche, dimanche. "Tout n’est pas clair dans le comportement des dirigeants du Sofitel et du groupe Accor, et il peut y avoir eu des connexions entre le groupe Accor avant ou après l’affaire et peut-être certaines officines françaises", a lancé ce proche de l’ancien patron du FMI sur France Info. En clair, le parlementaire accuse à demi-mot le groupe français – propriétaire de l’hôtel new-yorkais où se serait déroulé le présumé viol reproché à DSK – d’avoir joué un rôle déterminant dans l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn, le 14 mai dernier.

"Accusation odieuse" (Guéant)

Une autre fidèle de DSK, la vice-présidente PS du conseil régional d’Ile-de-France Michèle Sabban, est allée plus loin en parlant d’un "attentat politique". "Le commissaire de police de New York a été décoré de la Légion d’honneur par Nicolas Sarkozy", a-t-elle déclaré sur RCJ, faisant allusion à Ray Kelly, responsable de la police new-yorkaise, en charge de l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn le 14 mai dernier. La Légion d’honneur lui avait été remise en septembre 2006 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur.

Des accusations qui ont poussé, dimanche soir, le groupe Accor à sortir de son silence. "Les dirigeants du groupe Accor démentent formellement les allégations proférées à leur encontre, laissant entendre qu’ils seraient intervenus d’une quelconque manière dans le déroulement et le traitement de cette affaire. Ces informations sont sans fondement et pourraient être considérées comme diffamatoires", a réagi le groupe. Contacté lundi matin, Accor refusait d’en dire plus. Même ligne de conduite du côté de la Place Beauvau. "M. Loncle, Mme Sabban, procèdent par insinuations, ils n’affirment pas", a estimé Claude Guéant. "Ou bien M. Loncle a des accusations à porter et il saisit la justice, ou bien il se tait. Ces accusations sont odieuses", a insisté le ministre de l’Intérieur.

Timing

Les questions du "timing" et de la transmission de l’information soulevées par François Loncle n’en sont pas moins posées. "À qui les gens de l’hôtel Sofitel ont-ils téléphoné à Paris ? Au patron des renseignements généraux (DCRI) ? Qu’est-ce qu’ils ont dit ? À quelle heure ont-ils téléphoné cette fameuse nuit du 14 mai ?" s’est interrogé François Loncle. Claude Guéant assure qu’il a été alerté "un peu après minuit et demi", dans la nuit du 14 au 15 mai, par son directeur de cabinet qui, lui-même, aurait été prévenu par le coordinateur du renseignement à la présidence, Ange Mancini. Ce dernier, selon une source proche du dossier, aurait eu connaissance de l’arrestation de DSK vers 23 h 45, soit une heure après les faits, et ce, directement par le groupe Accor. Quid de la représentation consulaire française à New York ? D’autant que, dans le même temps, la nouvelle circulait déjà sur Twitter depuis 22 h 59. Jonathan Pinet, à l’origine du premier message à ce sujet, disait alors qu’il avait été prévenu par un "ami" travaillant… au Sofitel.

Nicolas Sarkozy, de son côté, n’aurait appris l’arrestation de DSK que le dimanche matin, comme le révélait Le Point en mai dernier. Plusieurs sources élyséennes avaient alors soutenu que le chef de l’État avait regagné ses pénates samedi soir vers 23  h  30, soit un quart d’heure avant que l’Élysée ne soit au courant de l’affaire. Ses collaborateurs disent alors qu’ils ont décidé de ne pas le réveiller, aucune décision de sa part n’étant requise.

Le Point.fr – Publié le 04/07/2011 à 13:18

 

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