Affaire de justice : bras de fer entre étudiants et professeurs nigériens

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Les professeurs  de l’université de Niamey assignés en justice par des étudiants. En grève depuis fin février, les étudiants demandent la reprise des cours sans condition préalable.

 

Les professeurs nigériens sont en grève depuis fin février. Cela intervient après l’agression d’un enseignant par des membres de la Commission des affaires sociales et de l’ordre (CASO). Ceux-ci réglementaient la circulation des bus au sein du campus universitaire. C’est de là que des altercations se passent entre les membres de cet organe et l’enseignant en question.

Mardi dernier, les enseignants comparaissaient devant le tribunal afin de trouver une solution amiable à cette crise. Le désir des étudiants est que les cours puissent reprendre immédiatement sans aucune autre condition. Le secrétaire général de l’Union des scolaires Nigériens (USN) ,Algabid Ider, affirme : « Nous venons d’assister au procès ce (mardi) matin et nous espérons que le juge va prendre la décision qui sied afin de permettre à 23.000 Nigériens de reprendre le chemin de la fac. » Finalement, le jugement doit se reprendre le 13 mars prochain.

L’avocat des étudiants constate le caractère non professionnel de cette grève. Une cessation de travail depuis le 20 février 2018 et qui paralyse l’espace éducatif. Elle est l’œuvre du Syndicat national des enseignants-chercheurs du supérieur de la section de Niamey.

La recommandation des enseignants pour la reprise des cours est la radiation des étudiants ayant agressé leur collègue. En outre de cela, ils demandent la dissolution de la CASO. Or, cet organe joue un rôle de police sur le campus universitaire. N’ayant pas eu de suite favorable à leurs revendications, les enseignants grévistes menacent de poursuivre de façon indéterminée leur mouvement de grève.

Les étudiants voient la vie à l’université intenable sans la CASO. Ils doivent leur souveraineté à cet organe. Alors, il n’est pas question de laisser libre cours aux revendications de leurs professeurs. Ce bras de fer continuera jusqu’à satisfaction des étudiants puisque c’est de cela qu’il s’agit. Le syndicat des étudiants avait déjà formulé une lettre d’excuse aux enseignants grévistes. Mais ceux-ci ne tiennent qu’à leurs revendications.

Fousseni TOGOLA

 

Les Guinéennes en marche : « Trop de morts, l’État dort encore »

 

Mercredi matin, plusieurs femmes guinéennes ont marché pour dénoncer la recrudescence des violences en République de Guinée. Cela fait plus d’un mois que ce pays traverse une période de crise profonde.

 

Toutes vêtues en blanc en signe de deuil, les Guinéennes ont marché pour dire à l’État que trop c’est trop, qu’elles ne veulent plus de morts. Elles sont 10 000, aux dires des organisatrices, à marcher ce mercredi. Les violences policières se font de plus en plus rudes en Guinée dans ces derniers temps. Une douzaine de personnes ont perdu leur vie à cause de ces violences.

Cette marche est initiée par les femmes de l’UFDG, le principal parti d’opposition guinéen.  Du rond-point de Hamdallaye-Concasseur à Bambéto, les manifestantes  tenaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire d’un côté « Trop de morts, l’État dort encore », de l’autre « Alpha rime avec crime ».

Faut-il le rappeler, la Guinée se trouve envahie par différentes crises dont les violences liées aux élections législatives. Les partis d’opposition et plusieurs civils dénoncent les conditions dans lesquelles ces élections ont eu lieu. La fraude a marqué ce scrutin et les tripatouillages ont été dénoncés par les Guinéens. En outre de cela, les grèves des enseignants constituent également un autre lieu de violence.

Toutes ces manifestations se soldent souvent à des tueries faites par des forces de l’ordre. Le cri des femmes le mercredi était un appel au gouvernement guinéen d’arrêter de massacrer leurs fils. La communauté internationale doit les secourir et les comprendre dans leur démarche. La démocratie ne rime pas avec la violence. Elle demande plutôt l’humilité. Ces violences de la part du gouvernement sont des obstacles au bon fonctionnement de la démocratie guinéenne.

Toutefois, cette marche des mères de l’humanité fut une manifestation pacifique. Aucun  policier n’était visible pour sécuriser la marche.

Fousseni TOGOLA

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