Affaire Bettencourt : ce qu’a dit Sarkozy au juge

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Nicolas Sarkozy devrait être entendu par le juge Gentil cette semaine, dans le cadre de l’affaire Bettencourt.

Les Bettencourt «ne m’ont jamais donné un sou et je ne leur en ai jamais demandé», a assuréNicolas Sarkozy jeudi à Bordeaux, au cours de ses douze heures d’audition pour «abus de faiblesse», dont Sud Ouest a pu consulter l’intégralité des procès-verbaux.

L’ex-président de la République a contesté tous les soupçons qui pesaient sur lui devant le juge d’instruction bordelais Jean-Michel Gentil et ses collègues en charge de l’instruction de l’affaire Bettencourt. Il est ressorti de cette audition avec le statut de témoin assisté, évitant donc la mise en examen.

«En 15 ans, je n’ai souvenir que d’un dîner chez les Bettencourt»

Selon les extraits publiés par le quotidien bordelais, qui affirme avoir épluché «32 pages de documents», Nicolas Sarkozy affirme avoir eu très peu de rapports avec les Bettencourt et leur homme de confiance Patrice de Maistre, soupçonné d’avoir alimenté notamment un financement de sa campagne de 2007. «En quinze ans, je n’ai souvenir que d’un dîner chez les Bettencourt (…) avec ma femme Cécilia», assure-t-il ainsi. «Je suis allé au domicile des Bettencourt une fois, le 24 février 2007, et j’ai reçu à sa demande Mme Bettencourt le 5 novembre 2008, une fois», précise -t-il, ajoutant qu’il a «découvert Patrice de Maistre le 5 novembre 2008». Mais il évoque des hommes politiques socialistes parmi les visiteurs d’André Bettencourt.

Au cours du rendez-vous de novembre 2008, «non détachable de ma fonction de président de la République», et ne pouvant ainsi relever selon lui que de la Haute Cour de Justice, Madame Bettencourt était seulement venue «lui demander de la réconcilier avec sa fille». Il dément qu’elle ait pu lui dire la phrase citée par des témoins : «Je vous ai soutenu pour votre élection avec plaisir. Je continuerai à vous aider» : «Tenir des propos d’une telle vulgarité quand on vient voir le président de la République n’est pas imaginable», estime Nicolas Sarkozy.

«Quel est l’élément factuel qui peut me mettre en cause ?»

En outre, à cette occasion, il affirme n’avoir pas observé d’état de faiblesse de Liliane Bettencourt : «Elle n’est pas aidée pour parler, pour se lever. Elle ne bégaie pas. Elle est très bien habillée, soignée. Elle ne dit aucune invraisemblance». L’exched de l’Etat a été interrogé sur une phrase de la vieille dame : «De Maistre m’a dit que Sarkozy avait encore demandé de l’argent, j’ai dit oui», rapportée le 26 avril 2007 dans son journal par le photographe François-Marie Banier. Nicolas Sarkozy remarque que les experts font remonter la confusion mentale de la milliardaire à 2006 et que ces propos «ne peuvent être retenus contre moi de la part d’une personne qui n’a pas toute sa tête».

Sur le financement de sa campagne de 2007, «je ne m’en occupe pas», assure-t-il au juge. «Il y a un fossé infranchissable avec le candidat. Je ne fais aucun chèque, je ne règle aucune dépense et je ne reçois rien. Éric Woerth (ex-trésorier de campagne et ex-ministre, mis en examen comme M. de Maistre, ndlr) ne parle jamais de ces donateurs. (…) Mon trésorier conteste formellement avoir touché de l’argent. Quel est l’élément factuel concordant grave qui peut me mettre en cause ?» lance-t-il encore. «Les Bettencourt ne m’ont jamais donné un sou et je ne leur ai jamais rien demandé», assure-t-il.

«En 36 ans de vie politique, c’est la première fois que je suis convoqué dans un cabinet d’instruction, c’est une épreuve», déclare enfin Nicolas Sarkozy avant d’ajouter : «Je comprends votre démarche, mais ce n’est pas facile. M’imaginer profiter de la faiblesse d’une vieille dame»…

Une mise en examen «très improbable»

Me Antoine Gillot, l’avocat de Claire Thibout, la comptable à l’origine du volet politique de l’affaire, a assuré vendredi sur France 2 que celle-ci «maintenait ses propos s’agissant de l’argent qui a été demandé par M. (Patrice) de Maistre (l’ex-homme de confiance de Mme Bettencourt) pour le donner à M. (Eric) Woerth (l’ex-trésorier et ex-ministre) pour la campagne de Nicolas Sarkozy», début 2007. Mais, selon un proche du dossier, une mise en examen ultérieure de M. Sarkozy dans l’affaire Bettencourt est désormais “très improbable”, les juges n’ayant visiblement pas réuni les “indices graves et concordants” nécessaires à une telle procédure.

Sarkozy n’a pas été interrogé sur un rendez-vous «Betancourt» 
Le scoop de Sud Ouest coïncide avec la publication très inhabituelle, vendredi en début de soirée, d’un communiqué du Parquet de Bordeaux. A la demande des juges d’instruction, ce texte dément l’anecdote rapportée par l’avocat de l’ancien chef d’Etat d’une confusion qu’aurait faite un des juges entre un possible rendez-vous entre M. Sarkozy et Mme Bettencourt, le 5 juin 2007, et le rendez-vous qu’il a eu effectivement avec des membres de la famille d’Ingrid Betancourt. «La convocation de M. Nicolas Sarkozy ne mentionnait pas un rendez-vous relatif à Mme Ingrid Betancourt, figurant dans son agenda à la date du 5 juin 2007 au palais de l’Élysée, et il n’a pas été interrogé sur ce point», a indiqué dans ce communiqué le procureur de la République de Bordeaux Claude Laplaud. Il semble en effet que cette histoire ne figure pas dans le procès-verbal.

 

LeParisien.fr

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1 commentaire

  1. elle ta rien donner mais le vieux kadafi ta donner tu va repondre celà ihalla battare tu a mélanger tout le monde entiers que dieu aide le monde vous allez mourir en prison

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