La secrétaire d’Etat Hillary Clinton “a accepté, avec effet immédiat, la décision de Eric Boswell de démissionner de son poste de secrétaire adjoint chargé de la sûreté diplomatique”, la force de l’ordre qui assure la sécurité de tout le réseau diplomatique et consulaire américain, selon un communiqué du département d’Etat.
Deux autres responsables de cette même sûreté diplomatique et un fonctionnaire du bureau du Proche-Orient au ministère des Affaires étrangères ont été relevés de leurs fonctions, selon le communiqué, confirmant des informations des télévisions CNN et CBS et d’élus républicains.
“Les démissions de responsables du département d’Etat ne clôt pas l’histoire car on doit continuer de tenir le gouvernement responsable de ses graves échecs, afin d’empêcher à l’avenir un autre Benghazi”, avait réagi plus tôt la présidente de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, à majorité républicaine, Ileana Ros-Lehtinen.
La diplomatie américaine est épinglée depuis mardi soir dans un rapport officiel d’un comité “indépendant” qui pointe “des ratés et des carences de deux divisions du département d’Etat qui ont conduit à mettre en place un dispositif de sécurité (au consulat de Benghazi) largement inadéquat pour faire face à l’attaque” du 11 septembre en Libye.
Cet attentat terroriste aux explosifs et armes de guerre a été perpétré par des miliciens islamistes et a coûté la vie à l’ambassadeur des Etats-Unis en Libye, Christopher Stevens, et à trois autres agents américains.
Le comité “indépendant” — Comité de révision de l’action du gouvernement (ARB) — avait été mis sur pied en septembre par Mme Clinton, laquelle avait assuré qu’elle “assum(ait) la responsabilité” de la gestion des conséquences de l’attaque de Benghazi.
Les élus républicains réclament que la secrétaire d’Etat, malade et invisible depuis le 7 décembre, vienne témoigner devant le Congrès. En son absence, c’est son adjoint William Burns qui sera auditionné jeudi par les commissions des Affaires étrangères de la Chambre des représentants et du Sénat.
M. Burns a reconnu mercredi devant la presse que le rapport de l’ARB pointait des “problèmes graves et inacceptables” au sein du département d’Etat. “Nous avons appris des leçons extrêmement dures et douloureuses à Benghazi”, a-t-il dit.
“Franchement, le département d’Etat n’a pas fourni à la mission de Benghazi la sécurité dont elle avait besoin”, a renchéri le diplomate à la retraite Thomas Pickering, coprésident de l’ARB.