En côte d’ivoire particulièrement, beaucoup de structure d’appui aux entrepreneurs existent mais peu de partenaires financiers pour concrétiser leur projet. Néanmoins, heureux sont ceux qui arrivent à cette phase de création d’entreprise, car en réalité il est difficile après la formation qu’on reçoit au sein de nos grandes écoles et universités, de se défaire de l’idée de Travailler comme salarié. Pour réussir dans les affaires, il faudra changer cette mentalité et l’entrepreneuriat ne doit plus être perçu comme une arme pour le chômage mais plutôt comme un impératif pour le développement de nos Etats. Comment demander à quelqu’un qui n’a jamais mûris l’idée de création d’entreprise de devenir un chef d’entreprise du jour au lendemain, parce qu’il ne trouve pas du travail après l’obtention de son Bac + 2, 3, 5 ? il est assez ardu car les étudiants et les écoliers sont formés pour devenir des salariés non pas des entrepreneurs. Comment demander à un jeune diplômé qui n’a aucune expérience d’entreprendre ?
Il doit être clair dans nos idées que tous ne pouvons travailler dans l’administration publique ou obtenir un emploi de salarié. C’est une belle initiative entamée par nos pays que celle de mener des politiques incitant les jeunes à l’auto-emploi. Mais il important de penser aux mesures d’accompagnement des jeunes ayant épousé cette idée. S’auto-employer nécessite de se former pour la circonstance. Il ne suffit pas d’avoir une belle idée ou faire un bon plan d’affaire pour décider d’entreprendre. L’entreprenariat passe nécessairement par une formation des fonds au préalable. Ne deviens pas chef d’entreprise qui veut mais qui peut. L’expérience a montré au Bénin que la formation doit être une étape importante du processus de l’entreprenariat. Aujourd’hui le gouvernement béninois a mis en place un processus passant par plusieurs étapes notamment la formation avant d’aboutir au financement des projets des jeunes. C’est une étape essentielle. Cela permet au futur chef d’entreprise d’apprendre à adopter des attitudes adéquates, dignes d’un chef d’entreprise et d’acquérir des connaissances nécessaires en matière de gestion. D’autre part, le gouvernement ivoirien a décidé de développer l’éducation à l’entrepreneuriat dans le système éducatif pour apporter une réponse efficace aux problèmes d’employabilité des jeunes. Le gouvernement entend par le développement de l’éducation à l’entrepreneuriat dans le système éducatif, renforcer les acquis dans le domaine socio-éducatif et coopératif initié ces dernières années en complément la pédagogie classique. L’éducation à l’entrepreneuriat est, à en croire le gouvernement, « une approche éducative qui favorise l’initiative personnelle, la créativité, l’autonomisation et la responsabilisation de l’apprenant ». Cette stratégie éducative innovante s’inscrit dans la perspective d’une éducation globale permettant aux apprenants, à travers la conception de projets, des visites d’organisations et de rencontres avec le milieu de l’entreprise, de mieux contribuer aux activités sociales, économiques et écologiques menées en Côte d’Ivoire. L’éducation à l’entrepreneuriat sera une réponse efficace aux problèmes d’employabilité des jeunes sans qualification et des nombreux enfants qui sortent du système scolaire sans savoir-faire. Le taux de chômage qui touche particulièrement les jeunes en Côte d’Ivoire est estimé à 5,3% conformément aux critères internationaux mais peut atteindre 25% selon les réalités locales marquées par le sous-emploi et l’emploi informel. Pour que cette stratégie marche, il faudrait que l’Etat se détache du système éducatif classique, fruit du lègue du colon, au profit d’un système éducatif élaboré et approprié aux réalités socioéconomiques de la Cote d’Ivoire.
Abdoulaye A. Traoré
Doctorant en sociologie
