APA-Dakar (Sénégal) – La nomination de la Sénégalaise Ramatoulaye Yade dans le gouvernement François Fillon, à la faveur d’une campagne présidentielle où Nicolas Sarkozy l’a propulsée au devant de la scène politique, ne surprend guère son père, Djibril Yade, ancien diplomate et secrétaire particulier du premier président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor.
« Je ne suis pas surpris de voir Ramatoulaye à l’UMP. Elle m’a toujours entendu parler du général de Gaulle et du grand homme qu’il était. Cela l’a rapprochée de ce parti », confie à APA, l’homme de confiance du président Senghor, qu’il a continué de servir jusqu’en 1986, après sa démission de sa fonction de chef d’Etat, le 31 décembre 1981.
Elle doit cette réussite à son « opiniâtreté, son travail, mais aussi à Dieu » souligne M. Yade que le reporter de APA a trouvé dans son domicile de Ouakam.
«La nomination de Ramatoulaye relève du divin, la France compte aujourd’hui entre 70 et 72 millions d’habitants. Elle n’a donc pas de problème de cerveaux, elle en a suffisamment. Mais Ramatoulaye a le mérite d’avoir beaucoup travaillé et seul le travail paie », a-t-il ajouté.
Avant de rejoindre à 8 ans son père alors affecté en France, Rama Yade fréquente l’école Immaculée conception à Dakar, puis Jean Jacques Rousseau à Paris qu’elle quitte au bout d’un an pour l’école Jeanne d’Arc.
« Quand elle était plus jeune, elle avait deux passions, les études et le football. Je lui disais : je ne sais pas pourquoi tu aimes le football, car vu ta taille, tu devrais t’intéresser plutôt au basket ».
Prié de dire si la nomination de sa fille comme secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères et aux droits de l’Homme, auprès de Bernard Kouchner, le ministre des Affaires étrangères et européennes, après un passage au poste de Secrétaire nationale à la Francophonie au sein de l’UMP, aurait été plus attendue du côté de la candidate socialiste Ségolène Royal, du reste native de Ouakam, l’ancien diplomate se réfugie derrière le droit de réserve.
Se disant fier de sa fille aînée à laquelle Nicolas Sarkozy a « rendu hommage » en disant d’elle qu’elle était l’une des révélations de la présidentielle, M. Yade souligne que la vertu religieuse et son épouse, actuellement conservateur au Louvre, comptent pour beaucoup aussi dans le succès de la secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères et aux droits de l’Homme.
« Les Français se sont bien renseignés sur son compte avant de la nommer. Ils l’ont testé sur tous les plans avant que cette nomination ne tombe », renchérit le père comblé.
Ramatoulaye Yade diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris en 2000, partage la vie d’un socialiste, Joseph Zimet. Elle est attendue jeudi à Dakar dans la délégation du président français en visite de travail au Sénégal, deuxième étape africaine d’une tournée qui a commencé mercredi en Libye.
GM/od/APA
25-07-2007
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