Le président sénégalais, MackySall, effectuait deux jours de visite en Mauritanie accompagné par quelques-uns de ses ministres. Cette visite fut l’occasion pour les deux présidents de signer un accord pour l’exploitation d’un gisement de gaz situé dans la frontière des deux pays.
La présence de ce gisement situé entre le Sénégal et la Mauritanie fut découverte par une société américaine évoluant au Sénégal, Kosmos, et annoncée par MackySall en janvier 2016. Depuis la découverte de cette ressource par cette société étrangère, elle prit le soin d’entrer en contact avec la société des pétroles du Sénégal (Petrosen) et la société mauritanienne des hydrocarbures et du patrimoine minier. Un Mémorandum est sorti de cette prise de contact. Ce gisement contiendrait environ 450 milliards de mètres cubes de gaz.
Par ailleurs, le vendredi 9 février, ce Mémorandum conduisit à un accord de coopération intergouvernemental (ACI) entre les deux pays bénéficiaires de cette ressource naturelle située à 125 kilomètres au large de Saint-Louis et à la frontière maritime sénégalo-mauritanienne. Cette signature eut lieu lors de la visite de 48 heures de MackySall en Mauritanie. Cette visite fut également l’occasion pour le président mauritanien de présenter toutes ses excuses à son homologue sénégalais pour les échauffourées qui ont eu lieu durant le mois de janvier.
Nous savons que le 27 janvier dernier, il y eut de fortes tensions entre le Sénégal et la Mauritanie suite à la tuerie d’un pêcheur sénégalais par les garde-côtes mauritaniens. Cela avait soulevé des tensions allant jusqu’au barbarisme, car elle s’était généralisée et s’était transformée en règlement de compte avec les Mauritaniens vivants au Sénégal. Des boutiques appartenant à des Mauritaniens furent saccagées, des véhicules brûlés, et ensuite ce fut le tour des édifices nationaux, le gouvernorat avait été la cible, mais heureusement que le gouverneur eut le moyen d’apaiser les esprits. Vu tous ces problèmes liés à la mort de ce pêcheur à la recherche de son quotidien sur la mer, le président mauritanien a jugé nécessaire de présenter ses excuses à son homologue.
Cependant, si la découverte de ce gaz avait provoqué une scission entre les deux pays, aujourd’hui, nous pouvons dire qu’elle les réconcilie à nouveau. Par ailleurs, il convient de se montrer plus raisonnable devant ces richesses naturelles pour ne pas nous laisser diviser. Les pays africains doivent se comprendre en refusant de se laisser entrer dans des guerres d’intérêt les uns contre les autres. Nous sommes tous les mêmes, nos intérêts sont menacés partout dans le monde. A ce titre,il nous revient de rester solidairespour la défense de la cause commune, le développement de l’Afrique.
Fousseni TOGOLA