ABIDJAN (AFP) – Les Ivoiriens se rendaient jeudi en nombre à Abidjan vers leurs banques pour retirer de l’argent, après la fermeture de plusieurs banques internationales sur fond de crise post-électorale, a constaté une journaliste de l’AFP.
Des dizaines de personnes se ruaient dans la matinée vers les banques encore ouvertes, dans le quartier du Plateau (administration et affaires), qui abrite les sièges des principaux établissements financiers.
Devant le siège de la Société ivoirienne de banque (SIB, du groupe marocain Attijariwafa Bank), les clients en file indienne attendaient dans la rue, le visage tendu, dès les premières heures de la matinée.
"On craint l’effet de contagion, donc on vient retirer un peu sur notre épargne", a expliqué à l’AFP Mme Koffi, chef d’entreprise. "En de telles circonstances, je crois que la prudence est de mise".
Un militaire avait également pris le chemin de sa banque: "je préfère avoir mes sous sur moi, on ne sait pas ce qui va se passer".
Quatre banques internationales – dont les filiales ivoiriennes des banques françaises Société Générale et BNP Paribas, qui dominent le secteur – ont fermé depuis lundi, en raison notamment du manque de liquidités causé par la rupture entre Abidjan et la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Depuis le scrutin du 28 novembre, la Côte d’Ivoire est déchirée entre le chef d’Etat sortant Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, reconnu président élu par une grande partie de la communauté internationale.
Le camp Ouattara et ses alliés extérieurs tentent d’asphyxier le régime Gbagbo. Le blocage en cours du système bancaire en est la première traduction concrète.
AFP
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