Abidjan : Café de Rome, derniers rebondissements

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Les actionnaires Gérard Bot, Stanislas Citerici et l’administrateur Stéphane Citerici, co- propriétaires de Resort Company Invest Abidjan (RCI-A), qui géraient le Café de Rome d’Abidjan rasé depuis le 7 mars 2015 par des pelleteuses sur décision des autorités ivoiriennes, viennent de vendre Café de Rome de Dakar et Casino du Cap-Vert au richissime homme d’affaires libano- sénégalais Atal. Coût de la transaction : 5 milliards de f CFA, soit 8 millions d’euros.

Cession à la sauvette. La tempête au forceps qui s’est abattue le 7 mars 2015 sur le gigantesque établissement hôtelier et de loisirs Café de Rome d’Abidjan réduisant en fumée des investissements évalués à près de 23 milliards de f CFA a fait ses premiers dégâts collatéraux. Les autorités ivoiriennes dont en première ligne le ministre des Infrastructures, Patrick Achi, avaient décidé unilatéralement de démolir ce patrimoine en activité depuis une décennie sur la Lagune d’Ebrié, pour d’autres usages. Un abus d’autorité et une atteinte à la sécurité des investissements étrangers, selon le pool d’avocats de RCI. Criblé de dettes contractées auprès des fournisseurs et des banques dont le groupe marocain Attijari via sa filiale CBAO Attijari Sénégal, les actionnaires ont dû vendre leurs établissements au Sénégal (Café de Rome à Dakar, Casino du Cap-Vert) pour faire face aux épreuves de l’après-désastre.

 

Selon des informations en possession des Afriques, le nouveau repreneur des complexes Café de Rome de Dakar et Casino du Cap-Vert n’est autre que le richissime entrepreneur libano-sénégalais, Atal, propriétaire du Casino du Port. Coût de la transaction : la bagatelle de 5 milliards de f CFA, soit 8 millions d’euros. Cette cession sur les deux établissements dakarois a permis aux actionnaires du Café de Rome d’Abidjan d’apurer leurs dettes auprès de CBAO Attijari et des fournisseurs italiens.

Jusque-là, l’engagement de l’État d’indemniser la société RCI n’est toujours pas à l’ordre du jour. Cette attitude des officiels d’Abidjan a poussé les actionnaires Gérard Bot, Stanislas Citerici et l’administrateur Stéphane Citerici à saisir, depuis le 3 mars dernier, la juridiction du Cirdi. Selon des sources crédibles jointes par Les Afriques, une notification de saisine a été transmise par voie légale aux ministères concernés.

 

PAR ISMAEL AIDARA, RÉDACTEUR EN CHEF

Les Afriques

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