Abdoulaye Wade: Le donneur de leçons qui fait fi de ses propres enseignements

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La tension sociopolitique, qui était déjà montée de plusieurs crans au Sénégal depuis des semaines, risque de reprendre du poil de la bête pendant ou après l’élection présidentielle. Si bien (plutôt mal) qu’on se demandait si cette fameuse présidentielle du dimanche 26 février n’allait pas être  entachée, voire ternie par des violences qui pourraient compromettre la bonne marche de cette échéance électorale, voire même l’avenir du pays.

Pour cette élection présidentielle, 14 concurrents sont  en lice dont 3 femmes (qui dit mieux sous nos cieux ?), 3 anciens Premiers ministres et 3 anciens ministres des Affaires étrangères. Depuis des jours, certains candidats, dont Ibrahima Fall, ont sué sang et eau pour que cette élection soit reportée ou tout simplement…boycottée. « Niet ! » (Non !), avait résolument répliqué la mouvance présidentielle dirigée par le maître à penser du PDS (Parti démocratique du Sénégal) et du « SOPI » (Changement).

En effet, après avoir osé « tordre le cou » à la Constitution pour favoriser son élection, après avoir enduré les foudres des partis d’opposition et d’une bonne frange de la société civile, le candidat Wade n’acceptera pour rien au monde de renoncer à son pugilat électoral. Mieux (pour lui) ou pire (pour les autres candidats), il passera haut la main parce que depuis belle lurette, il a tout mis en œuvre pour cela. Quant aux dirigeants des partis de l’opposition et à la majorité des Sénégalais, ils sont tous aujourd’hui partants pour le changement, mais pas celui du « SOPI » prôné par Wade tout au long de ses deux mandats (soit durant 14 ans) sans résultat satisfaisant, selon eux. Depuis belle lurette, ils réclament plutôt le changement par une véritable démocratie et une saine gestion de la gouvernance.

En dépit des troubles politiques qui ont secoué (et continuent de secouer) le pays à cause de sa persistance à s’incruster au pouvoir, l’octogénaire Wade (84 ans !) persiste plus que jamais à s’imposer vaille que vaille et coûte que coûte à la tête du pays. Et à l’allure où évoluent les choses, on peut parier sans perdre que l’homme fort du « SOPI » est bien parti pour remporter haut la main la manche présidentielle, autrement dit un  troisième mandat.

Mais comment, diable, un Abdoulaye Wade, avocat émérite de surcroit, s’est-il rabaissé et décrédibilisé jusqu’à violer les termes de la Constitution rien que pour rempiler une troisième fois, sinon une énième fois, à moins que son âge le lui permette, l’ambition de certaines personnes étant sans limite ? Comment, en dépit de sa sénilité, peut-il s’entêter à rester au pouvoir, lui qui se prend toujours pour le donneur de leçons de démocratie à ses pairs africains, ses « fils » et ses « petits frères », comme il se plaît  lui-même à les appeler de manière orgueilleuse?

Il est déplorable de constater que les plus vieux Chefs d’Etat africains qui ont le plus duré au pouvoir sont ceux-là mêmes à qui l’avènement démocratique en Afrique n’a conféré aucune sagesse apte à les pousser à l’alternance du pouvoir. Et le cas du Président sénégalais en est une parfaite illustration, hélas ! Un Président de 84 ans qui en veut toujours du pouvoir, encore et encore ! Maître Abdoulaye Wade a-t-il seulement pensé un  seul instant que son prédécesseur Abdou Diouf lui avait cédé le pouvoir sans détour après une élection réellement démocratique, et que l’ancien Premier ministre (Diouf) avait hérité du pouvoir après la démission libre de Léopold Sedar Senghor ? Wade aurait du méditer sur ces leçons de démocratie de ses prédécesseurs et prendre exemple sur eux au lieu de faire ce qu’il ne dit pas ou de dire ce qu’il ne fait pas. Et quand on pense que les décennies qu’il avait passées dans l’opposition, et souvent dans la clandestinité, loin de lui avoir apporté la sagesse politique, ont plutôt aiguisé ses appétits du pouvoir au point de faire de lui un despote et un ennemi de la démocratie sénégalaise, il y a de quoi désespérer de tout. Mais comme le disait l’autre, « le pouvoir enivre avant de corrompre pour de bon ».

Oumar Diawara  « Le VIATOR »

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3 COMMENTAIRES

  1. Wade n’a plus toute sa tête c’est sûr. Du moins c’est la seule explication que j’ai trouvé à tout ca

  2. mais sa alor sai pas toi wade qui a reconue cnt pour la dmocrassi libiens ok maintenant ya ou? Ta tien vrement t fait honte

  3. N’en voulez pas à Wade . Chez nous on dit que si tu atteint un certain age tu es traité comme un nourrison avec ses caprices et ses exigeances . Wade est un nourrison qui ne sait pas du tout ce qu’il fait . Vous criez sur lui il mourra et on dira que vous avez otez la vie à un etre alors que pour lui ça ne tient qu’a un fil . On le bouscule , il meurt . Ce que je dit aux Senegalais c’est de s’appreter pendant 8 mois il y’aura d’autre elections presidentielles

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