A Sciences Po, Abdoulaye Wade, chevrotant, se voit toujours « en homme d’avenir »

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Abdoulaye Wade à Dakar en novembre 2014. CRÉDITS : SEYLLOU/AFP

L’ancien président du Sénégal a tenu conférence à Paris, à l’école de la rue Saint-Guillaume, devant un auditoire principalement issu de la diaspora.

Et si Abdoulaye Wade, ancien président du Sénégal, était un personnage de la mythologie grecque ? Il pourrait être Tirésias, jeune homme frappé de cécité pour avoir surpris Athena nue. En contrepartie, il a été doté de sept vies et d’un talent divinatoire. Abdoulaye Wade, qui a toujours ses yeux, a montré lors d’une conférence à Sciences Po Paris, mercredi 19 octobre, qu’il possédait ces deux qualités de Tirésias.

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D’abord, la longévité. L’ancien président est apparu vieux, très vieux. Invité par l’Association de Sciences Po pour l’Afrique (ASPA), Abdoulaye Wade a commencé d’une voix tremblotante, quasi inaudible. Devant lui, 400 étudiants, principalement issus de la diaspora, réunis dans un silence religieux, tentaient d’entendre sa voix. Il suffisait qu’une seule porte s’ouvre pour que les propos du vieil homme se perdent. Tout le monde tendait l’oreille aux premiers mots, et des regards angoissés traversaient la salle qui semblaient dire : « Va-t-il être capable de parler deux heures ? »

Deux étudiants avant la conférence : « Il a l’air jeune sur la photo, tu es sûr qu’il a 90 ans ? », demande l’un. Nul ne connaît son âge : sa biographie dit qu’il serait né en 1926, mais plusieurs indices semblent faire remonter la pendule du temps un peu plus loin. « On m’a dit entre 95 et 100 ans », répond l’autre. Si les premières minutes de son discours ont semblé confirmer un âge avancé, Abdoulaye Wade s’est repris, et la suite, après l’ajout d’un second micro, était plus audible.

« L’Afrique du futur »

Ensuite, l’art divinatoire. Pour « l’Afrique du futur », le « vieux » a tout prévu et promet de la croissance. « Malgré mon âge, je suis un homme d’avenir », prévient-il en plaidant pour une monnaie unique « aux Etats-Unis d’Afrique ». « Quand j’étais président, j’ai été le dernier dépositaire du projet de monnaie d’Afrique de l’Ouest, s’enorgueillit Abdoulaye Wade. Depuis que j’ai quitté le pouvoir, en 2012, personne n’est encore venu me demander le dossier. » Le projet de frapper monnaie à l’échelle régionale ne fait pas recette ? Qu’à cela ne tienne, M. Wade voit plus loin : « Je suis pour la confection d’une monnaie continentale. »

Sous les applaudissements nourris d’un amphithéâtre plein à craquer, Abdoulaye Wade, souligne l’importance de l’argent dans le développement. « Figurez-vous qu’au Sénégal, certains ont honte d’avoir de l’argent, s’amuse-t-il. Ce n’est pas mon cas. » L’assemblée rit, oublieuse des soupçons de détournements de fonds qui ont valu à l’ancien président une plainte en 2009 en France et trois ans de prison à son fils Karim.

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A la veille du cinquième anniversaire de la mort de Mouammar Kadhafi, et alors que l’Afrique entière cherche les millions de l’ancien dictateur libyen, Abdoulaye Wade assène plusieurs fois dans son discours d’une heure : « On ne les retrouvera pas, ces millions sont irrécupérables ! »

Formule algébrique

Retranché dans sa résidence de Versailles et désormais très discret dans la presse, l’ancien président sénégalais était ce mercredi attendu sur de nombreux sujets, parmi lesquelles les relations tendues avec la Gambie, les élections prévues en 2017 ou les circonstances de la libération de son fils Karim Wade. Mais, à la question d’un journaliste sénégalais d’une candidature de Karim Wade en 2017, l’avocat Jean-Yves Gontier, professeur de droit à Sciences Po et modérateur improvisé du débat, tranche : « Nous n’accepterons que les questions à caractère pédagogique et éducatif. »

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Abdoulaye Wade ne voulait pas parler politique, mais n’a pas pu retenir une pique à l’endroit de son successeur. A une question sur le Plan Sénégal Emergent (PSE), engagé par le président Macky Sall, le devin a répondu sèchement : « Il n’y a pas de plan », ajoutant dans un sourire « ne pas vouloir critiquer le gouvernement actuel ». Lui, des plans, il en a. Abdoulaye Wade a même mis au point en 2006 une étrange formule algébrique qui était distribuée à la sortie de la rue Saint-Guillaume. Elle est susceptible, selon lui, derésoudre tous les problèmes de l’Afrique : pauvreté, énergie, stabilité et sécurité : (Pt – 29) Qt = St. P étant le prix du baril de pétrole, Q le nombre de barils extraits du sol africain et S les surprofits réalisés. Le Sénégal n’a pas encore de pétrole, mais il a des idées.

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4 COMMENTAIRES

  1. Comment il peux oser parler d’Etats-Afrique pendant qu’il trahi Gadaffi.C’est triste le vieux.IL faut partir te reposer.Vous avez vendu l’Afrique a vil prix.L’avenir et les Etats-Unis d’Afrique ne sont pas toi.

  2. Nous ne voulons pas d’une Etats-Unis d’Afrique sous tutelle etrangere.Nous voulons une Union Africaine libre de toute tutelle etrangere,qui coopera sur la base de la Justice et de la non-ingerance.The United-Africa will be the Greatest Force of Good in the Universe.

  3. il attend qu’on lui demande son projet de monnaie africaine? En afrique un vieux qui meurt est une bibliotheque qui brule .
    Wade oublie les 3 ans de karim en prison et revient a battire le continent.

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